Une nouvelle Ă©valuation du transport des microplastiques par les courants ocĂ©aniques a rĂ©vĂ©lĂ© que la contamination de la rĂ©gion arctique pourrait ĂȘtre plus sĂ©vĂšre que ce que lâon pensait jusquâĂ prĂ©sent. De nouveaux rĂ©sultats qui concordent avec les observations de terrain montrant que mĂȘme les rĂ©gions les plus isolĂ©es sont fortement touchĂ©es.
La dispersion des microplastiques dans les ocĂ©ans – particules de taille infĂ©rieure Ă 5 millimĂštres – est un vĂ©ritable flĂ©au, ceux-ci Ă©tant majoritairement non biodĂ©gradables. La vie marine est la premiĂšre victime de ces dĂ©bris qui peuvent persister jusquâĂ plusieurs dizaines dâannĂ©es dans la couche supĂ©rieure de lâocĂ©an. Une partie est mĂȘme invisible Ă lâĆil nu, car de dimension nanomĂ©trique.
Pour donner un ordre dâidĂ©e, au cours de la seule annĂ©e 2010, ce sont entre 4,8 et 12,7 millions de tonnes de plastique qui ont terminĂ© dans lâocĂ©an. Selon les derniĂšres projections de la WWF, la situation ne devrait pas sâarranger au cours des prochaines dĂ©cennies.
Une concentration dans les gyres subtropicaux
Sous lâeffet des systĂšmes de vent et de courants Ă grande Ă©chelle, ils tendent Ă se concentrer dans certaines zones. On les retrouve tout particuliĂšrement au niveau des gyres ocĂ©aniques subtropicaux â voir la figure ci-dessous. Toutefois, la façon dont les diverses composantes de la circulation participent au transport nâest pas totalement comprise.
Afin dâĂ©claircir la question, des chercheurs ont effectuĂ© une simulation numĂ©rique. Elle est illustrĂ©e sur le secteur pacifique dans la vidĂ©o plus bas. En prescrivant une rĂ©partition homogĂšne de particules de plastique en condition initiale, le modĂšle montre comment, sous lâeffet des divers courants, elles sont concentrĂ©es aux latitudes subtropicales.
Un transport vers le pĂŽle sous-estimĂ©â?
Cependant, les scientifiques ont Ă©galement trouvĂ© quâune composante de la circulation ocĂ©anique â la dĂ©rive de Stokes â provoquait un transport additionnel vers le pĂŽle, en particulier dans lâAtlantique nord. En fait, cette dĂ©rive induite par les vagues nâa pas toujours Ă©tĂ© prise en compte dans les simulations par le passĂ©. En consĂ©quence, le transport de micro-plastiques vers lâArctique pourrait ĂȘtre sous-estimĂ©.
Malheureusement, il est trĂšs difficile de savoir si les modĂšles qui incluent cette composante la simulent adĂ©quatement. En effet, les observations directes sont absentes et les estimations indirectes – par exemple, dans les rĂ©analyses â sujettes Ă de grandes incertitudes.
Un aspect de la pollution marine quâil conviendra donc de prĂ©ciser dans de futures recherches. En outre, rappelons que de plus en plus dâĂ©tudes de terrain rĂ©vĂšlent une contamination sĂ©vĂšre de lâArctique. On pourra citer en guise dâillustration lâobservation rĂ©cente de phtalate dans des Ćufs de Fulmar borĂ©al.
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