Une étude franco-espagnole a permis d’affirmer que la menace d’une diminution des capacités respiratoires concernait les bébés exposés aux polluants chimiques dès les premiers mois de la vie. Ceci serait tout aussi vrai lorsque l’enfant se trouve encore dans le ventre de sa mère.
Les polluants chimiques dans leur globalité
Pendant la grossesse et lors de la période suivant la naissance, les bébés peuvent voir leurs capacités respiratoires baisser, dans le cas où ceux-ci sont exposés à un cocktail de polluants chimiques. Cette affirmation provient d’une étude publiée dans la revue The Lancet le 5 février 2019. Elle a été menée par des chercheurs de l’Inserm, du CNRS et de l’Université Grenoble-Alpes (France) ainsi que l’Institut de santé globale de Barcelone (Espagne).
« Cette approche a pour objectif de mettre en lien ces expositions avec la santé d’enfants âgés de 6 à 12 ans, notamment la fonction respiratoire », pouvait-on lire dans un communiqué de l’Inserm. Les chercheurs ont souligné l’importance du « développement pulmonaire de l’enfant », car ce dernier « est un facteur déterminant de sa santé globale ».
Il faut savoir qu’il s’agit ici d’une des premières études traitant de ce sujet, prenant en compte l’exposition des enfants à des polluants chimiques très variés. Les chercheurs ont évoqué le terme d’exposome, qui n’est autre que la totalité des expositions à des facteurs environnementaux que subit un organisme humain de sa conception à sa fin de vie.
Des résultats préoccupants
Dans le cadre de l’étude, les chercheurs ont donc considéré une grande variété de substances, qu’il s’agisse de métaux, de perturbateurs endocriniens, de polluants organiques persistants ou encore de particules fines contenues dans l’air. Pas moins de 1 000 femmes enceintes vivant dans six pays européens ont participé à l’étude afin de permettre la mesure de l’impact des substances citées. Par ailleurs, des enfants âgés de 6 à 12 ans ont passé un test dont le but était de mesurer le volume d’air inspiré et expiré. Autrement dit, il s’agissait d’évaluer leur fonction pulmonaire.
Selon les résultats, un taux deux fois plus élevé d’acide perfluoro-octanoïque (PFOA) présent dans le sang de la mère durant la grossesse serait à l’origine d’une baisse d’environ 2 % du volume d’air expiré (par seconde) des nouveau-nés. Rappelons que les PFOA sont extrêmement persistants, et que l’on en trouve pratiquement partout sur Terre.
Concernant les tests sur les jeunes enfants exposés après leur naissance, a été relevée une fonction respiratoire moins performante. Ces résultats intègrent pas moins de neuf facteurs tels que l’exposition au cuivre, à l’éthylparabène ainsi qu’a plusieurs types de molécules issues de la dégradation des phtalates. Le nombre d’habitants dans un logement a également été pris en compte.
Sources : Futura Sciences – Doctissimo
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