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La pollution aux microplastiques : une nouvelle bombe à retardement pour notre santé ?

Alors que de les microplastiques se retrouvent désormais partout, plusieurs études ont livré des conclusions préoccupantes sur le plan de la santé humaine. Or, si certaines recherches évoquent une augmentation de la concentration de particules dans l’organisme, d’autres mettent en avant des effets sur les animaux.

Des perturbations du comportement

Provenant de la dégradation des déchets plastiques en tout genre, les microplastiques sont aujourd’hui omniprésent, jusque dans l’organisme humain. Il faut dire que chaque année, chaque personne inhale et avale des dizaines de milliers de ces particules plastiques. Des travaux ont déjà prouvé leur présence dans divers organes comme le foie, les poumons, les reins et même le cerveau. Évidemment, les microplastiques se trouvant dans le cerveau sont les plus inquiétantes, surtout que la barrière hémato-encéphalique l’isolant du reste de l’organisme ne représente pas une protection suffisante. Néanmoins, rien ne prouve aujourd’hui que les microplastiques perturbent le cerveau, ou comment cela pourrait se manifester. Pour l’heure, certains éléments donnant des indications sur le sujet concernent les animaux.

Citons par exemple une étude publiée dans la revue Science of The Total Environment en 2023, pilotée par Andrew Crump, chercheur au Royal Veterinary College de Londres (Royaume-Uni). L’intéressé a exposé des spécimens de bernard-l’ermite à deux environnements, le premier contenant de l’eau propre et le second, une eau polluée par des particules de polyéthylène. Or, les crustacés exposés aux microplastiques se sont montrés confus en ce qui concerne leur choix de coquille pour s’abriter. Ainsi, l’exposition aux particules peut perturber les animaux dans leur prise de décisions cruciales pour leur survie.

bernard-l'ermite
Crédits : Ifrtemer

Des risques de troubles cognitifs légers.

En mai 2024, les résultats d’une étude parue dans la revue Toxicological Sciences ont préoccupé de nombreux spécialistes. Selon les chercheurs de l’Université du Nouveau-Mexique (États-Unis), les cerveaux de personnes décédées en 2024 contenaient environ 50% de microplastiques en plus que celles ayant perdu la vie en 2016. Or, l’heure n’est pas à l’optimisme puisque les quantités de plastique produites chaque année ne semblent pas être en baisse, malgré les différents objectifs globaux en matière d’environnement.

Si l’augmentation de la concentration de plastique dans l’organisme et le cerveau n’est plus à prouver, la question de la santé (notamment mentale) reste entière. En septembre 2024, des recherches publiées dans Sage Journals menées par l’Université médicale de Ningxia (Chine) ont néanmoins apporté quelques précisions. Selon les résultats, les personnes de plus de 60 ans buvant fréquemment de l’eau en bouteille et utilisant de la vaisselle en plastique ont plus de risques de développer des troubles cognitifs légers.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.