Trente centimètres : telle est la taille de la plus petite vipère d’Europe, la vipère d’Orsini, que l’on retrouve en France dans les Alpes du Sud, principalement.
La vipère d’Orsini, la plus petite vipère d’Europe
La vipère d’Orsini (Vipera ursinii) est une espèce de serpent de la famille des Viperidae dont la taille ne dépasse généralement pas les cinquante centimètres, faisant ainsi d’elle la plus petite vipère d’Europe. Ce petit serpent est également visible en Asie et au Moyen-Orient, à la fois dans les prairies de montagne et les zones humides des plaines.
Facilement reconnaissable, la vipère d’Orsini présente un corps trapu, une tête ovale et une peau aux écailles très apparentes, brune à grise avec des nuances possibles de beige ou de vert. Un zigzag de couleur noire orne la face dorsale du serpent, motif pouvant se scinder en plusieurs taches.
Une petite taille stratégique
La petite taille de la vipère d’Orsini s’explique par plusieurs facteurs, à la fois écologiques et évolutifs. Notamment une adaptation à son environnement naturel (steppes et prairies alpines), qui ne permet pas toujours une grande couverture végétale ni des sources de nourriture variées. De plus, les petites dimensions du serpent pourraient bien l’aider à mieux réguler sa température interne dans les zones de montagne où l’hiver est souvent rigoureux, tout en bénéficiant d’un plus large choix d’abris pour hiberner.
Du fait de son petit gabarit, la vipère d’Orsini bénéficie également de moins de concurrence directe en termes de ressources alimentaires et de sites reproductifs.
Un serpent venimeux non dangereux
Bien que son venin* soit toxique pour de nombreux insectes, notamment les sauterelles et les grillons, ses principales proies, la vipère d’Orsini n’est pas dangereuse pour l’Homme. Diurne, celle-ci est en effet calme et peu agressive, bien qu’elle n’hésite pas à se défendre lorsqu’on la touche. Sur les différents cas de morsures répertoriés en Europe, aucun n’aurait nécessité une hospitalisation.
*Environ trois à quatre fois moins élevé que le venin de la vipère aspic, espèce très commune en France et en Italie.
Une espèce menacée
La vipère d’Orsini est classée comme espèce en danger par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Parmi les principales menaces pesant sur l’espèce, la réduction drastique de son habitat en raison de l’agriculture intensive et du développement urbain, la pollution, le changement climatique et les incendies.
La vipère d’Orsini possède également un cycle de reproduction bien particulier, marqué par une fréquence assez rare parmi les serpents. En effet, cette espèce ne se reproduit généralement qu’une année sur deux, ce qui limite considérablement la croissance de sa population. Les femelles, après une gestation de plusieurs mois, donnent naissance à de petites portées de trois à sept jeunes. Ce rythme de reproduction relativement lent, couplé aux menaces qui pèsent sur son habitat, contribue à la vulnérabilité de l’espèce, renforçant la nécessité de mesures de conservation adaptées pour assurer sa survie.
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