La plus grande fleur du monde à l’odeur nauséabonde est en danger

Rafflesia
Crédits : Steve Cornish / Wikipedia

Selon une étude récente, les plantes du genre Rafflesia sont en danger d’extinction. En effet, la plus grande fleur du monde (également la plus « odorante ») est malheureusement en proie à la déforestation qui fait des ravages en Asie du Sud-Est. Pour les auteurs, les moyens développés pour la conservation des plantes ne sont pas assez conséquents.

Une menace planant sur toutes les espèces

Les plantes du genre Rafflesia se trouvent généralement en Malaisie, en Indonésie, aux Philippines et en Thaïlande. Habituellement, celles-ci parasitent les Tetrastigma, un autre type de plantes apparentées aux vignes. Par ailleurs, les Rafflesia sont les plantes les plus imposantes au monde. Le plus gros spécimen a été observé en Indonésie en 2020. Il s’agissait d’une Rafflesia tuan-mudae présentant un diamètre de 111 cm.

Par ailleurs, ces plantes se distinguent par leur odeur nauséabonde qui rappelle celle d’un cadavre en état de putréfaction.

Dans une étude pilotée par le département de Biologie de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni) et publiée dans la revue Plants, People, Planet le 19 septembre 2023, les auteurs expliquent que les Rafflesia sont en danger d’extinction, principalement en raison de la déforestation. Ce risque concerne particulièrement les espèces de Rafflesia ayant les plus grandes fleurs et qui sont les plus vulnérables. Toutefois, toutes les espèces sont en danger (42 au total), sans exception.

Rafflesia plante
Une Rafflesia tuan-mudae au Guning Gading National Park (Malaisie). Crédits : Beavittw / Wikimedia Commons

Des espèces trop peu protégées

Selon les chercheurs, les trois-quarts des espèces de Rafflesia ne sont pas suffisamment protégées par les stratégies actuelles de conservation. Chris Thorogood (principal auteur de l’étude) a expliqué dans un article de The Guardian que les recherches portant sur les Rafflesia témoignent d’un manque d’efforts concernant la préservation des plantes à l’échelle mondiale. Les moyens mis en place pour les plantes sont en effet très loin d’être au niveau de ceux déployés pour la conservation des animaux.

Une autre raison vient expliquer les difficultés concernant les Rafflesia : ces plantes tendent à rester cachées tout au long de leur cycle de vie, mettant à mal les moyens de prévention. De plus, les scientifiques indiquent que les études récentes sur le sujet montrent que certains taxons (ou regroupements d’espèces) peuvent potentiellement disparaître avant même leur découverte.

Enfin, les chercheurs britanniques désirent encourager le développement de l’écotourisme dans les pays concernés par la menace pesant sur les Rafflesia. Il s’agit aussi de mobiliser davantage les peuples autochtones au niveau des stratégies de conservation.