La plus grande extinction de l’histoire s’est faite en un clin d’oeil

volcan éruption
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Il aura fallu moins de 30 000 ans pour tuer plus de 90 % des espèces il y a 252 millions d’années, lors de la plus grande extinction de l’histoire de notre planète. Un véritable « clin d’œil » en chronologie géologique.

Notre planète a connu cinq grandes extinctions. La plus importante s’est produite il y a 252 millions d’années, entre le Permien et le Trias. Au terme de cet épisode, 96 % des espèces marines et 70 % des espèces terrestres ont disparu. Si l’on commence aujourd’hui à discerner les causes de cette extinction massive, le laps de temps entre le début et la fin de l’épisode restait encore à ce jour incertain. Certains chercheurs estimaient que tout s’était joué en l’espace de 60 000 ans environ. Mais une récente étude vient raccourcir cet espace.

De nouvelles analyses faites sur sept couches de matériaux volcaniques dans la section de Penglaitan, au sud de la Chine, révèlent en effet que la plupart des espèces ont disparu en l’espace de moins de 31 000 ans. C’est un temps très, très court sur le plan géologique. Sur 66 espèces retrouvées dans une seule section, 29 d’entre elles avaient disparu dans ce laps de temps.

« L’extinction de masse peut avoir eu lieu en quelques milliers d’années seulement, mais l’incertitude des techniques de datation » a contraint les chercheurs à fixer la durée de cet épisode à « au moins 30 000 ans », explique Shu-Zhong Shen de l’Académie chinoise des sciences. Il est le principal auteur de l’étude publiée dans la revue Geological Society of America.

Les chercheurs notent par ailleurs qu’une période de volcanisme intense et une libération de méthane des fonds marins étalées sur 420 000 ans avaient précédemment fragilisé l’écosystème terrestre. Il aura sans doute fallu un dernier événement explosif pour donner le « coup de grâce » au vivant.

Rappelons également qu’une récente étude avait expliqué pourquoi cet épisode fut aussi meurtrier. Les quantités de matières volatiles volcaniques rejetées depuis la Sibérie ne pouvaient en effet expliquer l’ampleur du phénomène, car insuffisantes. Pour les chercheurs, près de 70 % de cette matière toxique avait en fait été directement extraite de la lithosphère, expliquant les conséquences dramatiques sur le climat.

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