La planète Godzilla, cette « aberration physique » !

Crédits : NASA

Découverte par la NASA il y a déjà quelques années, la planète Kepler-10 c – surnommée Godzilla – est une méga-planète rocheuse bien plus massive que la Terre. Selon la communauté scientifique, celle-ci défierait nos connaissances en astrophysique, au point d’éprouver des difficultés à en admettre l’existence.

Caractéristiques de Kepler-10 c

Située dans la constellation du Dragon à environ 564 années-lumière de notre Système Solaire, Kepler-10 c est considérée comme étant une « méga-Terre ». Autrement dit, il s’agit d’une planète tellurique au moins 10 fois plus massive que notre planète. Elle a été découverte en 2014 par la NASA via le télescope spatial Kepler – mis en service en 2009 et dont la mission s’est arrêtée en octobre 2018.

Tournant autour d’un soleil deux fois plus âgé que le notre, Kepler-10 c est en réalité 17 fois plus massive que la Terre et a été surnommée Godzilla pour cette raison. Par ailleurs, celle-ci a un diamètre de 29 000 kilomètres, c’est-à-dire 2,3 fois celui de notre planète. Rappelons également que Kepler-10 c fait partie du système de l’étoile Kepler-10 (voir ci-après), âgée d’environ 11 milliards d’années, soit 3 milliards d’années après le Big Bang. Ainsi, cette planète représente la preuve que des planètes telluriques se sont formées très tôt dans l’histoire de l’Univers.

Représentation du système de l’étoile Kepler-10 et ses deux exoplanètes : Kepler-10 b et Kepler-10 c
Crédits : Wikipedia

Une découverte incroyable

Qualifiée de monstre rocheux par les scientifiques, cette planète est considérée comme étant une véritable aberration physique, bouleversant quelque peu l’état des connaissances actuelles en astrophysique. Habituellement, il est considéré que plus une planète est grande, plus celle-ci est capable – via son attraction gravitationnelle – d’attirer une grande quantité de matériaux solides et d’hydrogène. C’est justement le cas de Saturne et des autres « géantes gazeuses ».

Et pourtant, Godzilla est un corps rocheux, tout comme notre planète, mais aucune trace de gaz n’a été détectée dans son atmosphère. Astronome à l’Université d’Harvard (États-Unis), Dimitar Sasselov s’interroge encore : « Comment concevoir la réalité d’une planète qui n’aurait même pas aggloméré de petites quantités d’hydrogène et d’hélium ? »

Il est depuis longtemps admis que les planètes naissent d’un amas de gaz et de poussière autour d’un embryon d’étoile, attirant et absorbant ensuite du gaz en grande quantité. En revanche, Kepler-10 c viendrait chambouler ces connaissances. Si bien que les scientifiques évoquent la possibilité que cette dernière fasse partie d’un nouveau type d’astres rocheux géants.

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