La parade des bébés seiches pour échapper à leurs prédateurs !

seiche pharaon
Crédits : Wikipedia

Une équipe de chercheurs ayant étudié des embryons de seiche ont fait une découverte étonnante. En effet, il semblerait que les bébés seiches soient capables de sentir la présence de prédateurs, mais également de leur échapper !

Les œufs, une nourriture idéale

Lorsque l’on est un prédateur – même pas très futé -, les œufs sont souvent une source de nourriture facile puisque ceux-ci se révèlent bien incapables de se défendre. Si les parents restent souvent proches de leur progéniture, ce n’est pas toujours le cas, et il y a toujours des moments de vulnérabilité quand il n’est pas tout simplement question d’abandon total !

Les œufs de seiches se retrouvent justement dans ce cas, et ce peu après la ponte. Le mâle monte la garde lorsque la femelle pond et une fois la besogne accomplie, les deux parents lèvent le camp ! Il semble pourtant que la Nature soit bien faite pour les bébés seiches, selon une étude publiée sur la plateforme bioXriv le 31 décembre 2018 et menée par des chercheurs français et taïwanais.

Les bébés seiches sont exceptionnels

Dans leur laboratoire, les chercheurs se sont intéressés aux embryons de Sepia pharaonis (seiche pharaon), et ceux-ci seraient capables de repérer et d’éviter les prédateurs. Il faut savoir que les œufs sont transparents, ce qui les rend plus visibles pour les prédateurs. Mais cela a également permis une meilleure observation durant l’étude. Ceux-ci ont été placés dans des containers eux-mêmes plongés par la suite dans un bassin plus grand contenant un poisson-globe, prédateur naturel des bébés seiches.

Crédits : bioRxiv

La première observation ayant était faite est la baisse du rythme de ventilation des embryons, un peu comme si ces derniers retenaient leur respiration. Les chercheurs n’étaient pourtant pas certains que ceci était le fait de la présence du prédateur. Ainsi, le poisson-globe a été remplacé dans le bassin par un poisson-clown, qui n’est pas connu pour faire partie de la liste des prédateurs des œufs de seiches. Ainsi, les chercheurs ont pu observer que le rythme de ventilation n’avait pratiquement pas varié.

Une autre série de tests consistait à placer de l’encre de seiche – utilisée habituellement contre les prédateurs – en plus du poisson-clown dans le bassin. Les embryons ont eu la même réaction que face à un prédateur, alors que seul un poisson inoffensif s’y trouvait. Les chercheurs ont également noté qu’un rythme de ventilation moindre permettait de réduire le mouvement, ce qui s’avère très efficace surtout dans le cas d’œufs transparents. Cette même stratégie pourrait également contribuer à réduire le champ bioélectrique et donc les attaques de requins.

Comment cela est-il possible ?

La question que se sont posée les chercheurs est la suivante : les embryons de seiche réagissent-ils à la vue du prédateur ou bien le sentent-ils ? Cette question restera sans réponse, mais il ne fait aucun doute que les œufs de seiche sont sensibles à leur environnement et qu’il s’agit ici d’une capacité acquise dès le stade de l’embryon, autrement dit innée !

Les scientifiques ont évoqué « des capacités génétiques d’évitement de prédateur et une plasticité suffisante des capacités cognitives pour apprendre et retenir de nouvelles menaces avant d’éclore ». Par ailleurs, il s’agirait de la toute première fois qu’un tel phénomène est observé chez des invertébrés.

Sources : GEO – New Scientist

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