Des scientifiques ont observé des chauves-souris européennes adoptant une stratégie de reproduction unique, remettant en question la compréhension conventionnelle des comportements d’accouplement des mammifères. Cette recherche, menée dans un grenier d’église aux Pays-Bas et dans un centre de réhabilitation de chauves-souris en Ukraine, met en évidence le sexe reproducteur non-pénétratif chez les chauves-souris, un phénomène jusque-là non documenté chez les mammifères.
Un comportement d’accouplement unique dévoilé
Les chercheurs ont capturé les premiers cas connus de sexe reproducteur non-pénétratif chez les mammifères. Cette observation a été faite chez la chauve-souris serotine (Eptesicus serotinus), une espèce trouvée dans un grenier d’église aux Pays-Bas et dans un centre de réhabilitation de chauves-souris en Ukraine. Habituellement, chez les mammifères, y compris les humains et les chauves-souris, la fécondation se produit à l’intérieur de la femelle, les mâles utilisant leur pénis pour délivrer le sperme près des ovules lors de l’accouplement. Cette découverte représente donc une déviation significative de la norme.
L’anatomie reproductive inhabituelle de la chauve-souris serotine
L’étude, initiée par Nicolas Fasel, biologiste évolutionniste à l’Université de Lausanne en Suisse, a commencé en remarquant le pénis inhabituellement grand de la chauve-souris serotine, qui représente 22 % de sa longueur tête-corps avec un bout bulbeux en forme de cœur. Cette caractéristique anatomique a soulevé des questions sur sa fonctionnalité dans les processus d’accouplement traditionnels.
Observations du comportement d’accouplement
Jan Jeucken, un passionné de chauves-souris, a fourni des preuves vidéo cruciales du comportement d’accouplement des chauves-souris, capturées depuis un point de vue avantageux dans le grenier de l’église. Les images révèlent que les mâles saisissent les femelles par le dos et déplacent leurs pénis en érection autour des membranes caudales des femelles, à la recherche de la vulve. Malgré l’absence de pénétration, on pense que le sperme atteint avec succès le vagin, comme indiqué par la fourrure mouillée sur le ventre des femelles après l’accouplement. Cette méthode d’accouplement, durant de moins d’une heure à plus de 12 heures, marque un écart significatif par rapport à la stratégie reproductive mammifère typique.
Implications et recherches futures
Bien que les scientifiques n’aient pas échantillonné la fourrure des femelles pour confirmer le transfert de sperme, les preuves suggèrent fortement que leur interprétation du comportement est exacte. Cette découverte ouvre de nouvelles voies pour comprendre la reproduction et l’évolution des mammifères, soulignant la diversité et l’adaptabilité des stratégies reproductrices dans la nature
Cette découverte remarquable sur les chauves-souris européennes nous confronte à l’extraordinaire diversité de la nature, nous rappelant qu’il reste encore tant à découvrir sur les mystères de la vie animale. Au-delà d’une simple curiosité biologique, cette observation remet en lumière notre compréhension de la reproduction mammifère et ouvre de nouvelles portes pour explorer les innombrables secrets encore cachés dans le monde naturel. Les chauves-souris, avec leur mode de reproduction atypique, deviennent ainsi des messagers d’un monde sauvage où l’exception est la règle, invitant la science à poursuivre son voyage dans les profondeurs inexplorées de l’évolution.