La NASA entame la construction de son VIPER

VIPER
Le châssis du rover lunaire VIPER au Johnson Space Center de Houston. Crédit : NASA

Les ingénieurs de la NASA ont entamé l’assemblage du rover VIPER chargé de sonder la présence de glace au niveau du pôle sud lunaire dès l’année prochaine. Les travaux du véhicule, le premier à être doté de phares sur notre satellite, seront essentiels pour préparer une installation humaine durable sur place.

Chasseur de glace

La NASA utilisera les données recueillies par le rover VIPER (Volatiles Investigating Polar Exploration Rover) pour savoir où la glace de la Lune est la plus susceptible d’être trouvée et la plus facile d’accès au niveau du pôle sud. Il s’agira de la toute première mission de cartographie des ressources sur un autre corps céleste et d’une étape cruciale pour les missions Artemis visant à établir une présence à long terme sur la surface de la Lune.

L’exploitation in situ de l’eau sera en effet essentielle pour opérer durablement sur le sol lunaire. Elle pourrait être transformée pour être consommée, pour arroser les cultures ou pour fabriquer du carburant de fusée (hydrogène et oxygène liquides).

Nous savons que le rover doit opérer dans le cratère Nobili. Pour ce faire, il utilisera une perceuse d’un mètre de long guidée par un spectromètre à neutrons conçu pour détecter les zones plus humides sous la surface. Deux spectromètres serviront également à l’analyse des échantillons.

Une partie de cette exploration plongera également le véhicule dans les zones ombragées en permanence du cratère, où les dépôts de glace sont les plus susceptibles d’être trouvés. Pour cette raison, VIPER sera le premier rover de la NASA à être équipé d’une paire de phares.

VIPER
Représentation d’artiste du rover VIPER sur la Lune. Crédits : NASA/Daniel Rutter

Le véhicule prend forme

Le rover de 450 kilos est officiellement en cours d’assemblage au Johnson Space Center de Houston, au Texas. Selon un communiqué de la NASA, la plaque de châssis inférieure du véhicule et des parties de son cadre ont maintenant été installées. Il s’agit essentiellement des fondations sur lesquelles le reste du rover sera construit.

« Nous venons de terminer les premières étapes d’intégration des composants du rover qui seront un jour à la surface de la Lune« , a déclaré David Petri, responsable de l’intégration du système et des tests pour le rover, dans le communiqué. « Le matériel arrive du monde entier« .

Au cours des prochains mois, les ingénieurs et techniciens ajouteront les sous-systèmes tels que l’avionique, l’alimentation, les télécommunications, les systèmes thermiques, les systèmes de navigation et les instruments scientifiques. Une fois l’intégration terminée, ils soumettront le rover à une série de tests de fonctionnement et de performances. Le véhicule sera également soumis à des tests environnementaux de vibration, acoustiques et de vide thermique garantissant qu’il soit prêt pour la mission.

Pendant ce temps, au centre de recherche Ames de la NASA, dans la Silicon Valley, les ingénieurs en logiciel continuent de développer et de tester le « cerveau » du rover avant qu’il ne soit intégré au véhicule.

Pour poser le rover sur la Lune, la NASA collabore avec la start-up Astrobotic, basée à Pittsburgh, qui développe un atterrisseur nommé Griffin. Si le reste de l’assemblage du rover se passe bien, ce dernier sera livré à Astrobotic cet été. Les deux véhicules s’envoleront ensuite pour la Lune à bord d’une fusée Falcon Heavy de SpaceX le 10 novembre prochain, une date choisie pour optimiser la quantité d’énergie solaire que le rover pourra collecter. La mission est prévue pour durer cent jours.