La NASA découvre un puissant « nettoyeur de méthane » dans l’atmosphère !

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Crédits : PxHere

L’agence spatiale américaine a récemment fait une découverte qui devrait ravir les défenseurs de l’environnement. En effet, il est question d’une molécule capable de débarrasser le méthane présent dans l’atmosphère, puis de se recycler grâce à la pollution !

Le méthane, un des plus importants GES

Selon le Groupe Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), la molécule de méthane (CH4) aurait un pouvoir de réchauffement global (PRG) compris entre 21 et 25 fois supérieur à celle du dioxyde de carbone (CO2).

Le méthane représenterait pas moins de 15 % de l’effet de serre d’origine humaine, provenant en grande partie de l’élevage industriel. Aujourd’hui, ce gaz est présent dans l’atmosphère à raison 1 800 ppb (partie par milliard), contre seulement 700 ppb à l’époque de l’ère industrielle.

Une molécule « nettoyante » !

Il est question d’une molécule : le radical hydroxyle OH, formé d’un atome d’hydrogène et d’un atome d’oxygène. Ce dernier apparaît spontanément dans la vapeur d’eau atmosphérique sous l’effet du rayonnement solaire, et en présence de certains polluants tels que l’ozone et l’oxyde nitreux. En revanche, l’OH va très vite se lier à d’autres molécules pour les casser.

Citons le méthane CH4 : CH4 + OH → H2O (eau) + CH3 (radical méthyle). Ensuite, CH3 forme avec l’oxygène du CH3O2 (hydroxymethanolate) qui va se retrouver dans des réactions catalytiques avec les NO et NO2 (oxydes d’azotes). En résulte alors du CO2 ainsi que du CH2O (formaldéhyde). De cette façon, le radical hydroxyle OH est responsable de la disparition de 450 à 500 millions de tonnes de méthane chaque année, c’est-à-dire 90 % des émissions annuelles ! Il s’agit par conséquent d’un nettoyant atmosphérique puissant.

Crédits : Wikimedia Commons

De nouvelles sources d’OH

Dans leur étude publiée dans le Journal of Geophysical Research : Atmospheres le 5 septembre 2018, les chercheurs du NASA Goddard Space Flight Center fait état d’une découverte intéressante. Les scientifiques ont tout d’abord exprimé leurs craintes concernant l’augmentation exponentielle des émissions de méthane, qui pourraient épuiser les ressources en OH. Ceci est d’autant plus important que sans OH, la durée de vie du méthane s’en trouvera allongée.

Le fait est que les chercheurs ont découvert que l’OH ne disparaît pas complètement lorsque celui-ci réagit avec le méthane ! Les NO et NO2 (oxydes d’azotes) issus des énergies fossiles et du diesel – donc de la pollution : – permettent un recyclage de OH grâce à la vapeur d’eau. En voici la formule : NO + H2O → NO2 + OH. Il se pourrait même que l’OH issu de ce processus de recyclage représente pas moins de 30 % des ressources totales !

Une découverte en appelant une autre, les scientifiques de la NASA ont mis le doigt sur une source auparavant insoupçonnable d’OH. Il est question de l’élargissement des régions tropicales vers le Nord et le Sud sous l’effet du réchauffement climatique. Or dans ces régions, la vapeur d’eau (H2O) réagit avec l’ozone (O3) – dans la basse atmosphère – afin de former deux molécules d’OH. En revanche, l’élargissement des régions tropicales est lent, à savoir de 0,5 à 1 degré de latitude chaque décennie.

Sources : EurekAlert – Futura Sciences

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