L’agence spatiale américaine a fabriqué un simulateur de rayons cosmiques. L’objectif ? Comprendre l’effet de ces rayons sur l’organisme. Ces recherches pourraient bien être déterminantes pour les futures missions spatiales de longue durée visant la planète Mars.
Que sont les rayons cosmiques ?
En 1912, le physicien autrichien Victor Franz Hess effectue un voyage en ballon. L’objectif ? Étudier l’éventuelle atténuation des rayonnements ionisant l’atmosphère, dont on pensait à l’époque qu’ils provenaient de la Terre. En réalité, le scientifique découvre que ces rayonnements sont d’origine cosmique.
Les rayons cosmiques sont faits de particules à haute énergie provenant en partie du Soleil. Toutefois, les plus énergétiques sont générés par des étoiles voisines ou lors de supernovas, c’est-à-dire hors de notre système solaire. Il peut également arriver que ces rayonnements proviennent de zones situées hors de notre galaxie.
Constitués de protons à hauteur de 90 %, (+ 10 % d’ions d’hélium et d’atomes plus lourds), les rayons cosmiques peuvent produire des perturbations électromagnétiques et climatiques sur Terre. Toutefois, la préoccupation majeure actuelle concerne le frein qu’ils représentent au niveau des projets d’exploration spatiale, notamment vers Mars.
Progresser dans la recherche sur les rayons
La science tente depuis de nombreuses années de comprendre les effets des rayons cosmiques sur l’organisme. Ceux-ci pourraient affecter de nombreux organes ainsi que les systèmes de régulation du corps. Une expérience menée en 2015 suggère que ces rayonnements peuvent impacter le cerveau. Toutefois, il est habituellement compliqué de réaliser des expériences permettant d’étudier les rayons cosmiques. En effet, la Terre est protégée par un bouclier magnétique abritant aussi la Station spatiale internationale (ISS), située à 400 km d’altitude.
Dans une étude publiée dans PLOS Biology le 19 mai 2020, des chercheurs du NASA Langley Research Center ont dévoilé un simulateur de rayons cosmiques. Plus précisément, il s’agit d’une technologie de commutation et de contrôle permettant de basculer rapidement entre plusieurs combinaisons de faisceaux. Or, jusqu’à aujourd’hui, la recherche effectuant des expériences sur des animaux utilisait un faisceau monoénergétique formé d’une seule catégorie d’ions.
Selon les chercheurs, ce simulateur a permis en 2018 de générer 33 faisceaux d’ions différents en moins de 75 minutes. Ceci a donc permis d’imiter l’effet cumulatif reçu par des astronautes lors d’une mission lointaine. Actuellement, les scientifiques mènent de nouveaux tests sur des animaux. L’objectif ? Mesurer l’effet de ces radiations durant quatre semaines. Il s’agit également d’évaluer les risques liés aux cancers radio-induits mais également ceux relatifs au système cardiovasculaire et au système nerveux central.