On prédisait son existence en 2009 : selon des astronomes américains, une galaxie naine majoritairement constituée de matière noire graviterait en toute discrétion autour de notre Voie Lactée. Désormais localisée, elle se présenterait à environ 300.000 années-lumière de la Terre.
L’étude menée par l’astrophysicienne Sukanya Chakrabarti en 2009 prédisait l’existence d’une galaxie naine jusqu’ici non détectée, qui graviterait non loin de notre Voie Lactée. Essentiellement constituée de matière noire, cette galaxie n’émettait alors aucun rayonnement. Son existence était à l’époque alors postulée par les chercheurs de l’Institut de Technologie de Rochester, en raison de « rides » repérées dans la partie externe de notre galaxie. Des rides dont ces scientifiques faisaient l’hypothèse qu’elles étaient causées par l’influence gravitationnelle de cette galaxie. Or aujourd’hui, ces mêmes chercheurs pensent avoir découvert cette fameuse « galaxie X ».
En effet, en analysant les données recueillies par les installations de l’Observatoire européen austral, ces astronomes ont découvert l’existence de quatre jeunes étoiles situées à environ 300 000 années-lumière de la Terre. Selon les scientifiques, ces quatre planètes appartiendraient à cette galaxie naine dont ils avaient soulevé l’existence en 2009 : « J’ai décidé de regarder si nous pouvions trouver cet objet. Il s’agissait d’une prédiction difficile à tester, car l’endroit était proche du plan de notre galaxie, par conséquent difficile à observer à l’aide d’un télescope optique. Ces jeunes étoiles sont probablement la signature de cette galaxie qui avait été prédite. Elles ne peuvent pas appartenir à notre galaxie, car le disque de la Voie Lactée s’achève à 48 000 années-lumière », explique l’astrophysicien Sukanya Chakrabarti, principal investigateur de ces travaux.
Invisible à nos yeux comme aux yeux des télescopes optiques, mais détectable par les yeux infrarouges du télescope VISTA de l’Observatoire européen austral, cette mystérieuse galaxie serait majoritairement constituée de matière noire, une forme de matière indétectable dont les récents travaux de la mission Planck ont montré qu’elle constituait pas moins de 25.9 % du contenu de l’univers.
Selon de nombreux astronomes, les grandes galaxies seraient ainsi entourées de petites galaxies naines similaires à celle qui aurait été détectée par Sukanya Chakrabarti et ses collègues. Échappant donc à toute détection directe, leur influence gravitationnelle n’en serait pas moins considérable.
Source : Étude publiée sur CUL
– Illustration : La galaxie M51 / ESA, NASA