Une étude australienne récente soutient que les personnes atteintes de myopie s’endorment plus tardivement le soir et ont donc une qualité de sommeil moins importante. Pour les chercheurs à l’origine des travaux, il s’agit d’une raison supplémentaire de limiter l’usage des écrans le soir dans le but d’éviter les perturbations du rythme circadien.
Un facteur de plus expliquant la myopie
Rappelons tout d’abord que la myopie est un trouble de la vision dont le symptôme principal est une vision floue de loin. Aujourd’hui, plus de 2,5 milliards d’êtres humains souffrent de myopie dans le monde. Il s’agit d’ailleurs d’une épidémie dont la progression est inexorable. On estime qu’à l’horizon 2050, la moitié de la population mondiale sera malheureusement concernée.
Les facteurs de la progression de la myopie sont connus, à savoir le manque de lumière extérieure ainsi que l’exposition aux écrans. Toutefois, des chercheurs de l’Université Flinders (Australie) ont évoqué un autre facteur dans leur étude publiée dans la revue Sleep en mars 2021. Il s’agit du manque de sommeil ou, plus précisément, du dérèglement du rythme circadien.
Un sommeil tardif et de qualité médiocre
Afin d’arriver à leur conclusion, les scientifiques ont travaillé avec des étudiants d’une vingtaine d’années, dont certains étaient myopes. Au cours de leur étude, ils ont mesuré leur taux de mélatonine et leur rythme circadien. Selon les résultats, le temps de sommeil est décalé de 1 h 12 en moyenne chez les personnes myopes. Ces mêmes personnes ont également un niveau de mélatonine environ 30 % plus faible. Les scientifiques ont indiqué que les myopes ont tendance à s’endormir plus tard. Ils mettent également plus de temps à s’endormir et dorment moins longtemps que les autres.
Les chercheurs australiens ont notamment fustigé les smartphones et autres appareils, en raison des émissions de lumière bleue. Celle-ci peut avoir pour effet de supprimer la production de mélatonine et donc, retarder le rythme circadien durant la nuit. Or, ces effets se traduisent par un sommeil tardif et surtout de qualité médiocre.
En février 2021, une étude chinoise affirmait que le premier épisode de confinement en lien avec la pandémie de Covid-19 dans ce pays avait multiplié par trois le nombre d’enfants de six ans souffrant de myopie. Lors d’un confinement, le manque d’exposition à la lumière du jour et un usage prolongé des écrans sont prépondérants. D’une manière générale, interdire l’usage des écrans durant la nuit aux enfants et adolescents est déjà un geste simple pour limiter les risques de myopie.