La sonde New Horizons fait partie du club très fermé des quelques vaisseaux éloignés d’au moins cinquante Unités Astronomiques (UA) du Soleil. Toujours actif, le vaisseau se prépare désormais pour une autre mission d’envergure visant l’exploration des confins de notre système.
Il y a trois ans, le jour du Nouvel An, la sonde New Horizons survolait un morceau de glace nommé 2014 MU69 (alias « Arrokoth ») à une distance de 43,4 unités astronomiques (UA) du Soleil. Pour rappel, une UA correspond à la distance Terre-Soleil, soit environ 150 millions de kilomètres. Quatre ans plus tôt, le vaisseau avait également marqué les esprits en capturant des images de Pluton, sa première cible, avec des détails sans précédent.
Désormais, New Horizons s’embarque dans une toute nouvelle aventure en suivant les traces des sondes Voyager et Pioneer.
Vers les profondeurs du système
Toutes les quelques années, chaque mission de la NASA fait l’objet d’un examen formel au cours duquel les administrateurs décident si le projet doit continuer ou non. Certaines missions sont annulées, mais New Horizons a été renouvelé avec succès cet été pour une prolongation d’au moins deux ans. Son prochain objectif : sonder les profondeurs du système solaire.
Le vaisseau spatial se déplace actuellement à plus de 50 000 km/h, évoluant désormais à environ 54 unités astronomiques (UA) du soleil. Il s’éloigne de trois unités astronomiques chaque année, se rapprochant rapidement des bords de notre système solaire. D’ici deux ans, la sonde sera à 60 UA, un territoire quasi inaccessible pour nos outils terrestres.
Entre-temps, la sonde se chargera de mesurer le vent solaire avant d’atteindre l’héliopause, qui représente la limite de l’héliosphère. Il s’agit d’une bulle magnétique générée par le vent solaire (un flux composé principalement de protons, d’électrons et de particules alpha) qui s’étend de notre étoile vers l’espace interstellaire.
Bien que les sondes Voyager 1 et 2 aient atteint l’héliopause et effectué des mesures similaires, ces sondes étaient équipées d’une technologie beaucoup moins sophistiquée. New Horizons aidera ainsi les chercheurs à mieux comprendre la forme des bords de notre système solaire et à explorer les limites de l’influence de notre Soleil sur l’espace.
Bien que ces objectifs s’écartent des précédents, la sonde continuera également à explorer des corps de roche et de glace lointains. La ceinture de Kuiper contient en effet un grand nombre de ces objets qui comptent parmi les reliques les mieux préservées des débuts de notre système solaire. Les examiner « de près » permettra aux chercheurs de sonder le passé de la formation de nos planètes. En attendant, le vaisseau est toujours en hibernation jusqu’à son réveil en mars 2023.
Rappelons enfin que New Horizons tire son électricité d’une batterie nucléaire (un générateur thermoélectrique à radio-isotope, ou RTG). A priori, elle devrait avoir suffisamment de carburant et de puissance nécessaires pour fonctionner dans les années 2040, se rapprochant alors des 100 UA du soleil.