La mer de Béring devrait être encore gelée à cette époque. Ce n’est plus le cas

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À gauche la mer de Béring recouverte de glace à cette période de l'année en 2014. À droite, la mer de Béring libre de glace 31 mars dernier. Crédits : NOAA

On observe actuellement une transformation accélérée de la surface de notre planète en raison du réchauffement climatique. Comme la mer de Béring, par exemple, censée être encore gelée jusqu’à la fin du mois de mai. Or, en ce début avril, la mer est déjà libre de glace.

La glace de mer au niveau de Béring devrait avoir atteint son maximum annuel en ce moment même, avant de commencer à fondre au début du mois de mai. Or, 2019 nous gratifie de la plus faible étendue de glace de mer arctique jamais enregistrée à cette époque (battant 2018, qui était également un record). La fonte des glaces dans cette région du monde ne fera pas grimper le niveau de la mer. En effet, cette glace flottait déjà dans l’océan. En revanche, la perte de ces formations impacte directement la biodiversité locale, et accélère le réchauffement du climat.

Des morses en haut des falaises

Une scène filmée et diffusée dans le récent documentaire Our Planet, diffusé par Netflix, nous témoigne de l’un de ses impacts. On y découvre en effet des centaines de milliers de morses entassés sur une bande de terre, faute de pouvoir se reposer sur la banquise. Certains ne pouvant plus respirer se retrouvent morts étouffés. D’autres, de leur côté, prennent des risques inconsidérés en gravissant les falaises abruptes. Une fois en haut, la faim les tenaille. Il faut redescendre. Ils regardent en bas et – leur vue étant très mauvaise hors de l’eau – n’évaluent pas les bonnes distances. Certains chutent alors sur près de 70 mètres, avant de s’écraser au sol (vidéo ici).

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À cette époque, les morses devraient encore pouvoir bénéficier de la glace de mer pour se reposer. Crédits : Pixabay

Cercle vicieux

Par ailleurs, notons également l’importance de la banquise sur la réflexion de la lumière solaire. Les sols immaculés reflètent en effet les rayons du soleil, permettant ainsi de « rafraîchir » la planète. La perte de glace s’accélérant, les eaux sombres prennent le relais et, au contraire, absorbent plus de lumière. Résultat : la planète se réchauffe davantage. Le réchauffement climatique entraîne plus de réchauffement climatique. Un véritable cercle vicieux.

La NOAA – National Oceanic and Atmospheric Administration – souligne également l’impact de cette perte de glace sur les communautés humaines côtières, « qui dépendent de la glace pour attraper le crabe et chasser le morse », peut-on lire. Les pêcheries commerciales risquent également d’être touchées pendant des années, précise l’agence.

Rappelons que tous ces effets néfastes pour le vivant se manifestent dans un monde réchauffé de 1 degré Celsius par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle. Un monde réchauffé de 1,5 degré Celsius impliquerait forcément des changements encore plus extrêmes. Davantage, et la vie sur Terre sera complètement ébranlée. Le seul moyen de contrecarrer ces effets est de lutter de manière immédiate et drastique contre les émissions carbone.

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