Le 1er janvier dernier, la NASA annonçait avoir survolé avec succès Ultima Thule, l’astéroïde le plus lointain jamais exploré par l’humanité. La sonde vient de renvoyer des photos de l’objet, plus nettes. De quoi appréhender certains détails jusqu’alors passés inaperçus.
Il y a trois semaines, la sonde New Horizons survolait Ultima Thule, à plus de 4 milliards de kilomètres de la Terre. Les premières données enregistrées suggèrent que l’objet de 33 km de diamètre se compose de deux petits astéroïdes fusionnés il y a plusieurs milliards d’années. Les premières photos, encore floues, nous avaient alors permis de distinguer un objet en forme de « bonhomme de neige » cosmique, mais de nombreux détails nous échappaient. Les responsables de la mission viennent de recevoir de nouveaux clichés, nous permettant de mieux appréhender sa surface.
Un cratère de 7 km de diamètre
L’image (ci-dessous à gauche) représente l’un des premiers clichés enregistrés de l’objet, à environ 135 000 km de distance, et à droite l’une des dernières photos de l’astéroïde, à seulement 6700 km de distance. Des petites fosses – certaines allant jusqu’à environ 700 mètres de diamètre – sont désormais visibles sur l’image de droite. Sur la « tête du bonhomme de neige », le cratère mesure environ 7 kilomètres le diamètre, estiment les chercheurs.
À l’aube du système solaire
Ces premières données nous donnent un premier regard sur cette véritable relique du système solaire. Formé il y a environ 4,6 milliards d’années, l’astéroïde n’a quasiment pas évolué depuis. Une aubaine pour les chercheurs : « C’est comme si quelqu’un ouvrait pour la première fois la tombe d’un pharaon et qu’à l’intérieur, il pouvait explorer quelle était la culture à son époque, explique Alan Stern, responsable de la mission New Horizons. Sauf que de notre côté, nous explorons l’aube du système solaire ».
D’autres photos de meilleure qualité devraient arriver au compte-gouttes, et ce dès le début du mois de février, mais il va falloir être patient·e. On rappelle en effet qu’un peu plus de 4 milliards de kilomètres nous séparent de l’objet. À cette distance, chaque bit de données numériques – envoyé sous forme d’ondes radio voyageant à la vitesse de la lumière – met plus de six heures pour atteindre les antennes de la NASA. Il faudra patienter environ 20 mois avant de pouvoir analyser l’ensemble des données enregistrées par la sonde.
Quant à New Horizons – qui n’était que de passage -, elle poursuit actuellement son voyage dans les parties les plus extérieures de notre système solaire, pour l’heure sans véritable objectif. La sonde se situe actuellement à un peu moins de 6,7 milliards de kilomètres du Soleil. Mais elle s’éloigne tous les jours un peu plus, filant à plus de 50 500 km/h.
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