On prête généralement beaucoup de vertus à la méditation, comme l’amélioration des performances cognitives ou encore une réduction de l’anxiété. Et pourtant, des chercheurs ont réalisé une méta-analyse suggérant que cette pratique pouvait être dangereuse pour certaines personnes.
Des résultats surprenants
En juillet 2020, nous évoquions une étude suggérant que la méditation permettait une augmentation du volume du cerveau à divers endroits. Il est ici question d’une neuroplasticité au niveau de l’hippocampe (régulation des émotions) ou encore de la jonction temporo-pariétale (empathie et compassion). En général, la pratique de la méditation est synonyme d’amélioration des performances cognitives. Il en est de même pour la concentration et du bien-être ainsi. De plus, la méditation permettrait de réduire le stress et l’anxiété.
Et si la méditation n’avait pas le même effet pour tout le monde ? Une méta-analyse citée par le NewScientist le 14 août 2020 affirme que pour certaines personnes, méditer n’apporterait aucun bénéfice et pourrait même être dangereux. À paraître dans la revue Acta Psychiatrica Scandinavica, ces recherches pilotées par l’Université de Coventry (Royaume-Uni) ont pris en compte pas moins de 55 études reconnues portant sur la méditation. Or, il s’agissait entre autres de méditation de pleine conscience.
Les chercheurs ont calculé la moyenne des individus ayant subi des effets indésirables après avoir pratiqué la méditation. Selon les résultats, 8 % des personnes (soit 1 sur 12) ayant testé la méditation ont ressenti des effets néfastes. Il est question de crises de panique et d’une aggravation de l’anxiété ou de la dépression. Dans certains cas, il s’agissait de la toute première fois que de tels symptômes apparaissaient.
Certains sont incompatibles
En revanche, il est important de souligner que cette méta-analyse ne remet aucunement question les bienfaits de la méditation d’une manière générale. Il est davantage question d’un appel à une pratique dans de bonnes conditions, si possible sous le contrôle d’une personne compétente. Néanmoins, les chercheurs estiment que la cette pratique n’est pas « universellement bienveillante ».
Katie Sparks, psychologue agréée membre de la British Psychological Society, s’est exprimée sur le sujet. L’intéressée pense que certaines personnes ont du mal à contrôler leur esprit et leurs pensées. Ceci pourrait alors expliquer pourquoi chez ces personnes, la méditation produit un effet inverse.
Enfin, évoquons une autre étude publiée par l’Université Collège de Londres en 2019. Dans le cadre de ces recherches, environ 25 % des 1 232 personnes interrogées déclaraient avoir vécu une expérience psychologique particulièrement désagréable liée à la méditation. Parmi ces personnes, certaines ont évoqué des sentiments de peur et une déformation des émotions.