La maladie d’Alzheimer pourrait-elle être causée par un virus infectant le cerveau ?

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La maladie d’Alzheimer affecte des millions de personnes à travers le monde, mais sa cause reste encore inconnue. Une théorie controversée soutient que la maladie pourrait être le résultat d’un ou de plusieurs virus infectant le cerveau. Une nouvelle étude semble soutenir cette idée.

Dans l’étude publiée par la revue Neuron, une équipe de chercheurs explique avoir découvert que les cerveaux des personnes décédées atteintes de la maladie d’Alzheimer présentaient des niveaux de virus plus élevés que ceux des personnes décédées sans Alzheimer. Plus précisément, le cerveau des personnes souffrant de la maladie avait jusqu’à deux fois plus de deux souches communes de virus de l’herpès que les autres cerveaux.

« La théorie selon laquelle les virus ou d’autres agents pathogènes pourraient jouer un rôle dans le développement de la maladie d’Alzheimer est une idée assez ancienne », note le docteur Benjamin Readhead, professeur adjoint à l’Arizona State University (États-Unis). Pour cette étude, l’équipe a analysé près de 1000 cerveaux post-mortem de personnes avec et sans la maladie d’Alzheimer, passant au crible des séquences d’ARN et d’ADN brutes prélevées sur les tissus cérébraux. Ils ont alors identifié lesquelles de ces séquences génétiques étaient humaines et lesquelles ne l’étaient pas. Les séquences génétiques non humaines ont été comparées à une base de données qui contenait des données génétiques concernant plus de 500 virus différents.

Deux souches différentes du virus de l’herpès se sont alors distinguées : l’herpès 6A et l’herpès 7. S’il peut sembler surprenant d’apprendre qu’il existe des souches d’herpès dans le cerveau, « la chose à dire à propos de ces virus est qu’ils sont très, très communs », poursuit le chercheur. En effet, presque tout le monde porte ces souches d’herpès, mais elles ne causent généralement pas d’autres problèmes que les éruptions chez les jeunes enfants. Les chercheurs expliquent ici avoir détecté la présence de ces virus dans 40 à 50 % des tissus cérébraux examinés dans l’étude, mais les échantillons de cerveaux « Alzheimer » avaient beaucoup plus de copies de ces virus.

Parce que les virus ont été trouvés à la fois dans les tissus « Alzheimer » et « non-Alzheimer », nous ne pouvons donc pas « simplement dire que l’infection par ces virus provoque la maladie d’Alzheimer », poursuit le chercheur. Pourtant, ces virus pourraient effectivement jouer un rôle et faire partie de l’équation. Il s’avère notamment que le virus de l’herpès 6A interagissait avec un grand nombre de gènes liés au risque de la maladie d’Alzheimer.

Des recherches supplémentaires seront bien sûr nécessaires. « L’une des vraies questions en suspens est d’essayer de déterminer dans quelle mesure ce que nous voyons pourrait être un facteur causal de la maladie », conclut le chercheur.

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