Une récente enquête nous révèle que la grande majorité n’est pas capable d’identifier la fonction principale de la prostate. Ni les principaux symptômes témoignant d’un problème au niveau de la glande.
La prostate est une glande – de la taille d’une balle de ping-pong – située entre la base du pénis et le rectum. Sa fonction principale est de sécréter une partie du liquide séminal, l’un des constituants du sperme, et de le stocker. Le reste étant produit par les vésicules séminales. Étiez-vous au courant ? Si non, dites-vous que vous n’êtes pas seul. Une récente enquête signée de l’Association européenne d’urologie, menée auprès de plus de 3 000 hommes en France, en Allemagne et au Royaume-Uni, nous révèle en effet qu’un homme sur 4 de plus de 50 ans seulement, est capable d’identifier correctement la fonction principale de la prostate.
Signes et symptômes
Nous savons également que plus nous prenons de l’âge (les hommes), plus notre prostate s’élargit. Tout se fait très lentement. Mais il arrive que pour des raisons encore largement inconnues, cette glande se mette à grossir trop rapidement. On parle alors d’hypertrophie de la prostate. Et là encore, il semblerait que beaucoup l’ignorent. Selon ce nouveau rapport, seuls 38 % des répondants ont en effet déclaré qu’une prostate anormalement élargie n’était pas un signe « normal » de vieillissement.
« Les résultats sont inquiétants, d’autant que l’enquête ciblait les hommes du groupe d’âge les plus susceptibles de souffrir d’affections liées à la prostate, tels que le cancer de la prostate et une hypertrophie de la prostate, explique l’urologue Hein Van Poppel, principal auteur de l’étude. L’incidence de ces affections et leur impact sur la pratique médicale ne feront que s’accentuer en raison du vieillissement de la population. Nous devons donc nous assurer que les hommes sont bien informés pour permettre une consultation et un traitement rapides si nécessaire ».
Autre point important : les symptômes liés à cette hypertrophie de la prostate. Ceux-ci peuvent inclure des envies soudaines d’uriner, des douleurs ou des sensations douloureuses en urinant, ainsi que le fait de devoir se lever plusieurs fois durant la nuit pour aller uriner. Notez également que ces symptômes ont également déjà été associés à un risque accru de problèmes cardiaques. Problème : seuls environ 50 % des hommes interrogés ne les ont pas reconnus.
Des difficultés pour en parler
Il est également ressorti de cette enquête que les hommes ont encore beaucoup de mal à communiquer sur ces troubles de la miction. En France par exemple, seuls 67 % des interrogés ont déclaré qu’ils consulteraient leur médecin généraliste pour obtenir de plus amples informations. Et seuls 13 % ont déclaré qu’ils en discuteraient avec leur partenaire ou leur famille. Des études antérieures ont pourtant déjà souligné le fait que les femmes en savent souvent davantage que leur mari sur les problèmes de santé des hommes. « Nous encourageons donc les hommes à discuter de leurs symptômes et affections urologiques avec leurs partenaires », note le chercheur.
Le rapport tient également à rappeler qu’il existe aujourd’hui de nombreux traitements disponibles pour traiter les problèmes d’hypertrophie de la prostate. Certains impliquent une chirurgie de l’urètre, d’autres une thérapie au laser ou une modification du régime alimentaire. Il en existe également encore beaucoup d’autres. « Avec tant d’options disponibles dans la gestion médicale, note le chercheur, les hommes souffrants de ces troubles ne doivent pas hésiter à demander de l’aide car ils seront susceptibles d’être aidés assez facilement ».
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