La « licorne de Sibérie » a bien côtoyé les humains modernes

Elasmotherium sibiricum licorne Sibérie
Une "licorne de Sibérie" (Elasmotherium sibiricum). Crédits : DiBgd / Wikimedia Commons

Une récente analyse de l’ADN d’Elasmotherium sibiricum, aussi appelé « licorne de Sibérie », confirme aujourd’hui que ces animaux ne se sont pas éteints il y a 200 000 ans comme on le suggérait, mais il y a environ 30 000 ans. Ces « licornes » ont ainsi cohabité avec l’Homme.

Elle ne ressemble pas aux célèbres licornes des mythes et légendes, mais son physique nous rappelle un peu l’image que l’on se fait de la créature magique. Imaginez plutôt un animal de deux mètres de haut pour 4,5 mètres de long et environ 4 tonnes, aux allures de rhinocéros. Imaginez ensuite une corne crânienne d’environ 1,5 mètre de long. Pour la première fois, une équipe de chercheurs s’est penchée sur son ADN, qui nous rapproche un peu plus de sa disparition. Les détails de l’étude sont rapportés dans la revue Nature Ecology & Evolution.

La licorne a-t-elle côtoyé les Hommes ?

Si l’on pensait ces anciens animaux disparus il y a environ 200 000 ans, avant le dernier âge glaciaire, ces nouvelles analyses révèlent en effet que la « licorne de Sibérie » était encore bien présente il y a 36 000 ans, évoluant peut-être aux côtés des Hommes modernes. Nous avons également appris que l’animal s’était déporté sur une lignée unique, séparée de celle qui a conduit aux rhinocéros modernes il y a plus de 40 millions d’années.

On soupçonnait déjà l’animal d’être plus « jeune ». L’analyse d’un crâne suggérait en effet il y a quelques mois qu’il pouvait encore évoluer il y a environ 30 000 ans, mais l’analyse d’un unique fossile ne permettait pas de le conclure avec certitude. L’idée consistait donc à recueillir un maximum d’ossements dans le but de pouvoir en retirer l’ADN. C’est désormais chose faite : l’analyse de 23 fossiles révèle aujourd’hui que certains de ces animaux évoluaient il y a entre 35 000 et 36 000 ans – au moment où les humains commençaient à peupler l’extrême orient.

Elasmotherium sibiricum licorne sibérie
Crédits : Wikimedia Commons / Ghedoghedo

Pas adaptée pour survivre

Quant aux raisons de sa disparition, elles pourraient ne pas avoir de lien avec l’Homme. L’analyse des niveaux de carbone et d’azote dans les os des animaux suggère qu’ils ne mangeaient que de l’herbe. Un régime trop strict, suggèrent les chercheurs. « Si nous regardons le timing, ils ont disparu pendant une période de changement climatique, qui n’était pas extrême, mais qui a causé toute une série d’hivers beaucoup plus froids qui, selon nous, a réellement modifié l’étendue des prairies de la région », explique Alan Cooper, du Centre australien de l’ADN ancien et de l’Université d’Adélaïde.

Quand d’autres animaux ont commencé à diversifier leur alimentation, la « licorne de Sibérie », elle, est restée cantonnée à son régime. L’herbe venant à manquer à cause du pergélisol, cet animal si spécifique n’a tout simplement pas su s’adapter, pour finalement s’éteindre.

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