La hausse du CO2 attendue cette année devrait être particulièrement élevée, annonce le Met Office

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Crédits : pixabay.

Le service météorologique britannique (Met Office) communique chaque début d’année une prévision d’évolution du CO2 atmosphérique sur les 12 mois à venir. Pour 2020, elle donne une valeur qui nous placerait en quatrième position des années avec les plus forts accroissements. Un résultat que l’on doit en partie à des puits de carbone plus faibles que la normale. 

La quantité de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère augmente de façon inexorable. Il en va de même pour le méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N2O). Une tendance principalement due à l’utilisation des combustibles fossiles que sont le charbon, le pétrole et le gaz. Mais d’autres facteurs comme la déforestation et l’agriculture jouent également un rôle fort.

Cette élévation continue des concentrations atmosphériques en gaz à effet de serre est responsable d’une augmentation globale des températures. En bref, du changement climatique en cours.

Une accélération de 10 % attendue pour 2020

Les mesures faites à l’Observatoire de Mauna Loa à Hawaï indiquent que le niveau moyen de CO2 en 2019 était de 411,4 ppm (parties par million). Une hausse de 2,9 ppm par rapport à 2018 qui place 2019 en seconde position des années avec l’accroissement annuel le plus important. La première place étant occupée par 2016 avec une hausse de 3,4 ppm par rapport à 2015.

Or, les prévisions du Met office projettent une augmentation à nouveau particulièrement élevée pour 2020. En effet, on attend un incrément de 2,7 ppm par rapport à 2019. Une valeur 10% supérieure à la moyenne des dernières décennies. De fait, le niveau moyen de CO2 en 2020 devrait se situer autour de 414,2 ppm.

CO2 hausse Met Office
Teneur atmosphérique en CO2 observée (noir) et prévue (orange) à Mauna Loa. Par ailleurs, les droites en gras représentent les moyennes annuelles (en noir pour les observations et en rouge pour les prévisions). Crédits : Met Office.

« Pour la première fois, les niveaux mensuels de CO2 dépasseront 415 ppm (au printemps et en été) et resteront supérieurs à 410 ppm tout au long de l’année » ajoute l’organisme britannique. « L’augmentation prévue (…) pour 2020 serait le quatrième accroissement annuel le plus important jamais enregistré ».

Comme on le voit, l’incrément année après année présente des irrégularités. Elles découlent pour l’essentiel de fluctuations naturelles des puits de carbone que sont la végétation et l’océan. Ceux-ci absorbant plus ou moins efficacement le CO2 de l’atmosphère. Au cours des années El Nino par exemple, les conditions sont plus sèches sur les continents tropicaux. Aussi, la capacité qu’a la végétation à pomper du carbone est diminuée. Inversement au cours des années La Nina.

CO2 croissance
Variabilité de l’incrément annuel du taux du CO2 en ppm. 2020 devrait se situer en quatrième position du classement, juste derrière 1998. Crédits : Met Office.

Un rôle non négligeable des feux de forêts australiens 

En ce qui concerne l’année qui débute, le Met Office explique que l’importante hausse projetée est issue de plusieurs facteurs. Des rejets anthropiques un peu plus importants, mais surtout des conditions modérément chaudes dans la zone Pacifique. Enfin, les incendies dramatiques qui ont frappé l’Australie participent également au résultat obtenu à hauteur de ~0,05 ppm.

« Pour mettre cela en contexte avec le changement d’année en année des émissions anthropiques mondiales, ces premières estimations suggèrent que les feux de brousse contribueront davantage à l’augmentation annuelle de CO2 que ne l’a fait l’augmentation des émissions anthropiques entre 2018 et 2019 » précise Richard Bett, scientifique au Met Office.

Cependant, seule une partie des émissions issues des incendies est prise en compte par la méthode statistique utilisée dans l’élaboration de cette prévision. Il n’est donc pas improbable qu’elle soit sous-estimée. Réponse début 2021 !

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