La Grande Muraille de Chine, une merveille architecturale impressionnante, est souvent entourée de mythes, dont celui de sa visibilité depuis l’espace. Si la muraille est effectivement gigantesque, la question de savoir si elle est réellement observable depuis l’orbite terrestre mérite une analyse plus approfondie.
Une idée reçue persistante
Au XVIIIe siècle, l’antiquaire anglais William Stukeley avait suggéré que la Grande Muraille de Chine pourrait être visible depuis la Lune. Cette idée, bien que séduisante, n’a jamais été vérifiée scientifiquement à l’époque. Aujourd’hui, avec les avancées technologiques et l’observation directe par les astronautes, il est possible de tester cette hypothèse.
Les dimensions imposantes de la Muraille
Construite à partir du IIIe siècle av. J.-C., la Grande Muraille de Chine s’étendait à son apogée sur plus de 21 000 km. Actuellement, elle mesure environ 6 259 km, avec des sections supplémentaires comprenant des tranchées et des barrières naturelles. Ses dimensions colossales la rendent impressionnante sur le papier, mais la visibilité à grande distance pose des défis.
La réalité de la visibilité depuis l’espace
Malgré sa longueur, la Grande Muraille est relativement étroite, avec une largeur moyenne de 4 à 5 mètres. À une altitude élevée, comme celle de la Station spatiale internationale (ISS), la largeur de la Muraille devient infime par rapport à l’ensemble du paysage terrestre. Pour mettre cela en perspective, voir une structure de 7 mètres de large depuis la Lune équivaudrait à observer la largeur d’un cheveu à une distance de 13 km.
En mai 2021, l’astronaute français Thomas Pesquet a tenté de repérer la Grande Muraille depuis l’ISS. Bien que sa présence soit perceptible sous forme d’une ligne fine, il a fallu utiliser un appareil photo haute définition pour la distinguer clairement.
La construction humaine visiblement identifiable depuis l’espace
Il existe néanmoins une construction humaine visible à l’œil nu depuis l’espace, les serres d’Almería en Espagne. Situées près d’El Ejido, ces structures forment une immense étendue de plastique blanc si vaste qu’elle est clairement discernable depuis l’ISS. Cette visibilité est due à l’ampleur de la surface recouverte, plutôt qu’à la taille ou à la hauteur.
