La Grande Barrière de corail a failli mourir cinq fois ces 30 000 dernières années

Grande Barrière de corail
Crédits : CoffeewithMilk/Pixabay

Au cours des 30 000 dernières années, la Grande Barrière de corail a connu toutes sortes de changements, frôlant la « mort » à au moins cinq reprises. Mais malgré ces expériences de mort imminente, la Grande Barrière a toujours su rebondir. Du moins par le passé.

La Grande Barrière de corail est presque morte cinq fois en 30 000 ans, ressuscitant grâce à la migration de certains coraux, mais le rythme sans précédent de hausse du niveau et de la température des océans pourrait avoir raison d’elle, révèle une étude publiée lundi, s’appuyant sur l’examen de carottes de récifs fossiles prélevées sur 16 sites du nord du Queensland, en Australie.

Les analyses suggèrent que le récif a connu deux événements de mort imminente en raison de l’exposition à l’air — il y a 30 000 et 22 000 ans. À cette époque, le récif s’est déplacé vers le large pour survivre. Deux autres récifs sont morts en raison de l’élévation rapide du niveau de la mer, il y a environ 17 000 et 13 000 ans. Le récif s’est adapté en retournant vers l’intérieur. Enfin, le dernier épisode remonte à environ 10 000 ans. Selon les chercheurs, il semble être associé à une augmentation importante des sédiments et à une réduction de la qualité de l’eau, ainsi qu’à une élévation générale du niveau de la mer.

« Notre étude montre que le récif a été capable de rebondir après les événements passés, lors de la dernière glaciation et déglaciation », explique la géoscientifique Jody Webster, de l’Université de Sydney. « Cependant, nous avons trouvé qu’il est également très sensible à l’augmentation des apports de sédiments, ce qui est préoccupant compte tenu des pratiques actuelles d’utilisation des terres ».

L’étude note en effet sa « grande sensibilité aux apports de sédiments », pointant du doigt les activités industrielles et agricoles qui influent sur l’apport en sédiments et la qualité de l’eau. Par ailleurs, le récif « n’a probablement jamais été confronté à des changements dans la température de la surface de la mer et dans l’acidification à un tel rythme », poursuit la chercheuse à l’AFP.

« Nos découvertes donnent peu de raisons de penser à une résistance de la Grande Barrière lors des prochaines décennies », conclut-elle. « Je m’inquiète vraiment de la capacité de la barrière dans sa forme actuelle à survivre ».

Vous retrouverez tous les détails de cette étude dans la revue Nature Geosciences.

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