La fusée européenne Vega C perd deux satellites

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Premier décollage (non commercial) de Vega C le 13 juillet dernier. Crédit : S MARTIN

La deuxième mission de la nouvelle fusée européenne Vega C ne s’est pas déroulée comme prévu. Le lanceur moyen, qui a décollé ce mardi du port spatial européen de Kourou, en Guyane française, transportait deux satellites d’observation de la Terre (Pléiades neo 5 & 6) pour le compte de Airbus.

Premier échec pour la Vega C

La fusée Vega C (trente-cinq mètres de haut) est une version plus puissante de Vega, qui a volé pour la première fois en 2012. Ce lanceur peut soulever environ 2,3 tonnes de charge utile jusqu’en orbite héliosynchrone élevée (700 kilomètres), contre 1,5 tonne pour l’ancienne fusée. Le vol inaugural de cette version avait eu lieu avec succès le 13 juillet 2022. À l’époque, la fusée avait réussi à soulever LARES-2, un satellite de 295 kg développé par l’Agence spatiale italienne, ainsi que six cubesats.

Le second lancement (premier vol commercial), tenté ce mardi 20 décembre, a connu une fin beaucoup moins heureuse. En effet, le premier étage de la Vega C, connu sous le nom de P120C, a fait son travail, mais pas le second. « Environ 2 minutes et 27 secondes après le décollage, une anomalie s’est produite sur le Zefiro 40 (le seconde étage, ndlr)« , ont ainsi déclaré mardi soir des représentants d’Arianespace, la société française qui exploite la Vega C. Dix minutes après le décollage, à 22h47 heure locale, 02h47 heure de Paris, la trajectoire du lanceur a finalement dévié de celle programmée, puis les télémesures ont cessé d’arriver à la salle de contrôle du Centre spatial guyanais.

Des analyses de données sont en cours pour déterminer les raisons de cet échec. Nous en saurons davantage ce mercredi (21 décembre). Arianespace prévoit en effet d’organiser une téléconférence avec les médias.

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Les différentes versions du lanceur Vega en production ou envisagées. Crédits : Saggittarius A

Deux satellites perdus

La Vega C devait livrer deux satellites d’observation de la Terre construits par Airbus d’une masse de 920 kilos chacun. Baptisés Pléiades Neo 5 et 6, ils étaient les deux derniers de la constellation Pléiades Neo, qui permet d’imager n’importe quel point du globe plusieurs fois par jour avec une résolution de 30 cm. Les deux satellites, qui auraient dû se placer sur une orbite héliosynchrone à environ 620 kilomètres d’altitude, sont évidemment perdus.

La mission de mardi devait initialement décoller le 24 novembre dernier. Cependant, Arianespace l’avait retardée de près d’un mois pour remplacer un équipement défectueux de la fusée. Ce processus avait nécessité l’ouverture du carénage de la Vega C (le nez de la fusée) dans une usine de traitement à Kourou, en Guyane française.