Des drones pour épandre des pesticides ? Un arrêté publié récemment autorise une expérimentation concernant l’épandage de pesticides par le biais de ce type de machines. Durant trois années, cette période de test déterminera si la pratique se perpétuera ou non.
Une portée limitée
Le texte en question n’est autre que l’Arrêté du 26 août 2019 publié il y a quelques jours sur Legifrance. Il s’agit de la mise en œuvre d’une expérimentation de l’utilisation d’aéronefs télépilotés pour la pulvérisation de produits phytopharmaceutiques.
Toutefois, le texte précise que cette expérimentation se fera seulement au niveau des produits utilisables en agriculture biologique. Les parcelles affichant une pente égale ou supérieure à 30 % seront également de la partie. Par ailleurs, l’arrêté vise aussi les exploitations certifiées Haute valeur environnementale (HVE). Il pourrait alors s’agir de viticultures en terrasses et gradins situées dans diverses régions de France. Autrement dit, le volume des parcelles concernées restera anecdotique puisque la majeure partie des exploitations agricoles françaises appartiennent à l’agriculture intensive.
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Rien n’est encore fait
Afin que l’expérimentation puisse avoir lieu, il est d’abord question de constituer le dossier du protocole d’essai. Il s’agit entre autres de localiser les parcelles et définir les points de ravitaillement des drones. Par ailleurs, une distance de sécurité de 100 mètres doit être respectée vis-à-vis des bâtiments, habitations, jardins et autres lieux accueillant du public. De nombreuses autres zones sont concernées par cette distance de sécurité, comme les sites Natura 2000, les parcs nationaux et autres réserves naturelles.
Du côté des produits utilisés, la réglementation impose naturellement de respecter les exigences Agriculture Biologique (AB) et Haute valeur environnementale (HV). Toutefois, sont proscrits les perturbateurs endocriniens et autres molécules persistantes et très bioaccumulables. Cela est aussi le cas des produits portant des mentions de danger.
De plus, les exploitants désirant participer devront se plier à la législation propre à l’usage de drones. Il incombera donc notamment de se déclarer à la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC). Enfin, le protocole d’essai devra être validé par trois ministères avant de pouvoir être appliqué dans la réalité. Dans le cas où l’expérimentation fasse l’objet d’un feu vert des autorités, les exploitants devront remettre un rapport final détaillant l’essai.
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