Alors que la COP24 se termine bientôt, une des préoccupations concernant le réchauffement climatique est le permafrost, ce sol gelé en permanence principalement présent dans les régions arctiques. En effet, sa fonte peut générer des problèmes importants.
Le permafrost, une préoccupation importante
Le permafrost (pergélisol en français) est un terme désignant la partie d’un sol (ou d’un cryosol) gelé en permanence pendant au moins deux ans, le rendant donc imperméable. Également présent en altitude, ce dernier couvre un cinquième de la surface terrestre dont 90 % du Groenland, 80 % de l’Alaska, 50 % du Canada et de la Russie.
Or, le permafrost fond et cela mettrait en péril l’objectif annoncé lors des accords de Paris, à savoir contenir le réchauffement climatique à moins de +1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Il s’agit d’une affirmation provenant d’une étude menée par des chercheurs du Woods Hole Research Center (États-Unis) publiée en 2016. Les scientifiques évoquaient les gaz émis par le permafrost, contribuant à l’accélération du réchauffement qui à son tour favorise la fonte du permafrost – en somme un véritable cercle vicieux. Selon le scénario le plus optimiste, le permafrost devrait fondre à raison de 30 % d’ici à 2100 et libérer 160 milliards de tonnes de GES !
En 2017, des chercheurs avaient fait état de la libération – pour l’instant de façon sporadique – de protoxyde d’azote (gaz hilarant) dans les tourbières du permafrost de l’Arctique. Problème étant, ce gaz a une capacité de réchauffement 300 fois supérieure à celle du dioxyde de carbone.
Le danger viral
Une importante fonte du permafrost peut avoir diverses conséquences comme la libération de virus retenus prisonniers durant de nombreuses années, pouvant potentiellement contaminer les hommes et les animaux. En 2016, un enfant de 12 ans et 2 300 rennes sont morts en Sibérie après avoir été contaminés par de l’anthrax (maladie du charbon). Dans cette région, une telle maladie ne s’était pas vue depuis environ 75 ans.
En 2015 déjà, une équipe de chercheurs français avait découvert un virus géant vieux de 30 000 ans dans le permafrost sibérien. Il s’agit du Mollivirus sibericum, s’ajoutant aux trois autres virus géants retrouvés dans la région depuis les années 2000. Toujours en Sibérie, il se pourrait également que la variole refasse son apparition après le dégel de corps retrouvés dans le permafrost.

D’autres dangers existent
Il y a quelques mois, des chercheurs ont identifié une autre menace : le mercure, un élément très toxique pour l’Homme. Selon l’étude, le permafrost arctique contient environ 793 gigagrammes de mercure, c’est-à-dire plus de 57 millions de litres ou encore l’équivalent d’environ 23 piscines olympiques. Par ailleurs, la fonte du permafrost génère des dégâts matériels importants. Surtout en Russie, des bâtiments s’écroulent, des glissements de terrain se produisent et cela impacte également le réseau routier, les ponts ainsi que les pipelines.
Sources : Phys.org – Futura Sciences
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