La diversitĂ© des fleurs doit ĂȘtre au centre de la conservation des insectes pollinisateurs !

abeille
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En matiĂšre de fleurs, les abeilles et autres bourdons semblent prendre en compte une notion importante : l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique. Chaque espĂšce – en fonction de ses propres caractĂ©ristiques – aurait donc ses fleurs de prĂ©dilection. Ainsi, plus les fleurs disponibles sont variĂ©es, plus les diffĂ©rentes espĂšces d’insectes butineurs y trouvent leur compte.

Qu’est-ce que l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique ?

Francis Ratnieks est professeur d’apiculture Ă  l’UniversitĂ© du Sussex (Royaume-Uni). Co-auteur d’une Ă©tude publiĂ©e dans la revue Ecology le 19 janvier 2021, l’intĂ©ressĂ© s’est penchĂ© sur la notion d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique chez les abeilles et autres insectes butineurs. Or, cette derniĂšre ferait que chaque espĂšce a ses fleurs de prĂ©dilection. Il est ici question d’un « avantage de butinage » provenant de l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique de l’insecte lui-mĂȘme. Il s’agit du rapport entre l’énergie nĂ©cessaire pour voler jusqu’à une fleur – dĂ©terminĂ©e par le poids de l’insecte – et l’énergie obtenue du nectar de la fleur corrĂ©lĂ©e Ă  la vitesse de l’insecte. Autrement dit, il s’agit du rapport indiquant l’énergie dĂ©pensĂ©e par l’insecte pour puiser l’énergie des fleurs.

Francis Ratnieks et son Ă©quipe ont chronomĂ©trĂ© la vitesse de plus d’un millier d’abeilles et bourdons. L’objectif ? Estimer combien de fleurs ces insectes peuvent butiner en une minute. Par ailleurs, cette donnĂ©e a Ă©tĂ© mise en relation avec le poids des insectes, ce dernier mesurĂ© Ă  l’aide d’une balance adaptĂ©e. Selon les meneurs de l’étude, les bourdons sont deux fois plus imposants que les abeilles, mais Ă©galement deux fois plus rapides.

bourdon
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L’importance du maintien de la diversitĂ© des fleurs

Selon les rĂ©sultats, les insectes sont sur une « corde Ă©nergĂ©tique raide ». Ceci signifie que durant la collecte, ces derniers dĂ©pensent environ la moitiĂ© de l’énergie qu’elles obtiennent du nectar des fleurs. De plus, ces diffĂ©rences d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique expliquent par exemple pourquoi les bourdons ont un avantage de butinage – concernant certaines fleurs – sur les abeilles mellifĂšres. Ceux-ci sont plus rapides en ce qui concerne la visite des fleurs, peuvent recueillir plus de nectar, mais sont en revanche plus lourds et dĂ©pensent davantage d’énergie pour alimenter leur butinage. Par ailleurs, certaines fleurs ont des morphologies plus ou moins adaptĂ©es aux insectes citĂ©s.

Ainsi, la diversitĂ© des fleurs est un Ă©lĂ©ment trĂšs important pour la prĂ©servation des espĂšces d’abeilles et de bourdons. De plus, ces insectes contribuent Ă  la pĂ©rennitĂ© de 75 % des cultures. Pour Francis Ratnieks, le maintien de la diversitĂ© des fleurs doit ĂȘtre une prioritĂ© dans la conservation des insectes butineurs.