La demande mondiale en combustibles fossiles atteindra son pic en 2035

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Dans moins d’une quinzaine d’années, l’humanité atteindra son maximum en termes de demande en énergies fossiles. Mais cette échéance est peut-être plus proche, car la guerre en Ukraine précipite la transition vers des sources d’énergie plus propres.

La fin progressive des énergies fossiles

Dans son rapport, World Energy Outlook 2022, l’Agence internationale de l’énergie (IEA) affirme que les besoins en combustibles fossiles à l’échelle mondiale atteindront leur maximum en 2035. Or, cette échéance a été raccourcie en raison de l’invasion russe en Ukraine. En effet, ce conflit aurait déjà accéléré la transition mondiale vers des sources d’énergie plus respectueuses de l’environnement. L’IEA estime que la demande en charbon devrait se réduire dès les prochaines années et celle concernant le pétrole se stabilisera vers 2035. Quant au gaz naturel, la demande de ce dernier stagnera à la fin des années 2020.

Interrogé par le New Scientist le 27 octobre 2022, Mike Coffin du think tank Carbon Tracker estime qu’il s’agit ici d’une annonce très importante. En effet, il est question d’effets irréversibles des changements climatiques sur les marchés financiers, si bien que l’économie mondiale vivra un tournant historique. Concrètement, les industries du pétrole, du gaz et du charbon verront leur chiffre d’affaire baisser inexorablement.

« Les marchés et les politiques énergétiques ont changé à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, pas seulement pour le moment, mais pour les décennies à venir. Même avec les paramètres politiques actuels, le monde de l’énergie change radicalement sous nos yeux. Les réponses des gouvernements du monde entier promettent d’en faire un tournant historique et définitif vers un système énergétique plus propre, plus abordable et plus sûr«  a déclaré Mike Coffin.

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Des changements déjà en cours

L’IEA affirme également que les émissions globales produites par le secteur de l’énergie commenceront à baisser dès 2025. Ceci est d’ailleurs logique puisque la demande baissera progressivement. Autrement dit, l’actuelle crise devrait avoir des effets positifs sur le long terme. La sobriété contraindra vraisemblablement de nombreux pays à se montrer plus actifs dans la transition vers d’autres types d’énergie. Dans les faits, les États-Unis ont cette année déjà voté l’Inflation Reduction Act (IRA), soutenant une importante expansion de l’éolien, du solaire ainsi que des véhicules électriques d’ici à 2030.

Quant à l’Union Européenne, sa demande en gaz naturel et en pétrole baissera de 20 % d’ici à 2030, comme le suggère le plan Fit for 55. Il s’agit d’une feuille de route contenant treize propositions législatives dont l’objectif final est d’atteindre une réduction d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à celles de 1990.