La déforestation établit un nouveau record en Amazonie brésilienne

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Crédits : Wikimedia Commons.

Alors que le Brésil est durement frappé par la pandémie de Covid-19, les années passent et se ressemblent sur le front de la déforestation du bassin amazonien, et ce, alors que nous entamons seulement la période de l’année où le recul est le plus important.

Plus précisément, si l’on a observé une baisse entre janvier et février par rapport à la même période en 2020, le défrichage s’est rapidement accéléré à partir du mois de mars. Un nouveau record a même été battu en avril dernier avec 580 km² de forêt tropicale détruits. Il s’agit d’un chiffre supérieur de 42,5 % à celui rapporté pour le mois d’avril 2020.

Bis repetita, vers une année 2021 record ?

Les données exposées proviennent de l’Institut national de recherches spatiales (INPE), une institution brésilienne qui tire parti d’observations satellitaires à haute résolution pour le suivi du défrichage et de l’état du massif forestier. On rappelle à ce titre que les bilans de l’INPE pour les trois dernières années ont successivement fait état de nouveaux records de déboisement.

« Pour le moment, il n’est pas possible de dire ce qu’il va se passer, mais en 2021, il pourrait y avoir un quatrième record consécutif de déforestation », avance le Climate Observatory, un groupement composé d’une soixantaine d’ONG et autres organisations sociales.

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La déforestation non contrôlée est une pratique désastreuse pour l’environnement et le climat. Crédits : INPE.

Ce sont donc les prochains mois qui détermineront si 2021 pulvérisera ou non un nouveau record annuel. En effet, la période de l’année où les surfaces détruites sont les plus importantes s’étend de mai à septembre, lors de la saison sèche. Les pratiques de déforestation faisant usage du feu sont alors bien plus destructrices, au point de parfois déclencher des incendies désastreux comme cela a pu être le cas en 2019.

Déforestation : un gouvernement porté sur le laisser-faire

« En 2021, il n’y a aucun effort fédéral pour contrôler la déforestation », rapporte le Climate Observatory. Aussi, de sérieux doutes planent quant à la volonté du président brésilien Jair Bolsonaro de suivre son récent engagement visant à « éliminer la déforestation illégale au Brésil d’ici 2030 ». L’agence chargée de suivre les pratiques de défrichage et de coupe de bois « ne fait rien » et les processus de sanctions ont été suspendus, selon les propos du groupe d’ONG.

Au milieu de tensions déjà fortement décuplées dans le pays par la pandémie de Covid-19, de nombreux activistes rappellent la propension du président et de son gouvernement à laisser faire, en encourageant par exemple l’agriculture ou l’exploitation sur des terres jusque-là protégées, ceci alors même que la forêt tropicale participe à limiter l’ampleur du changement climatique en capturant une partie du CO2 atmosphérique par photosynthèse. De récents travaux montrent à cet égard que le pôle amazonien aurait déjà perdu cette capacité d’absorption nette suite à l’exploitation forestière, minière et le défrichement croissants du massif forestier.