La dangerosité des pesticides et OGM sous-évaluée depuis des décennies ?

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Les tests sur les OGM et les pesticides seraient faussés depuis plus de 50 ans selon le Pr Séralini. Leur toxicité serait sous-évaluée à cause des substances présentes dans la nourriture des rats. Or, c’est ces tests qui permettent de donner les autorisations pour commercialiser le produit.

Cette étude avait déjà fait parlé d’elle en début du mois de juin, mais la revue PLOS ONE n’a publié le rapport que le 2 juillet. Pour donner les autorisations de commercialisation, les produits sont testés sur des rats. Ces derniers donnent une information sur la dangerosité du produit pour l’Homme, mais aussi pour l’environnement.

Or, l’alimentation des rats contient déjà des substances telles que des OGM, des pesticides, dioxines, PCB, et des métaux lourds. De telle sorte qu’elle pouvait être toxique sans autre ajout selon le biologiste et ses confrères Robin Mesnage et Nicolas Defarge. Ainsi, certaines maladies ont pu être ignorées. Elles ont été considérées comme ne faisant pas partie des effets secondaires du produit testé, car on les retrouvait aussi sur le groupe témoins (c’est-à-dire le groupe n’ayant pas reçu le produit à tester).

Définition

Les dioxines sont des substances qui résultent essentiellement de procédés industriels. Introduites dans l’environnement, les dioxines persistent en raison de leur stabilité chimique. […] Une exposition à court terme, à des teneurs élevées en dioxines peut être à l’origine de lésions cutanées (chloracné), de formation de taches sombres sur la peau, voire d’une altération de la fonction hépatique. Une exposition prolongée (au moins sur plusieurs années) peut entraîner des perturbations du système immunitaire et du développement du système nerveux, des troubles du système endocrinien et de la fonction de reproduction. La dioxine est classée depuis 1997, comme substance cancérigène, mais son impact sur le matériel génétique (ADN) n’est pas prouvé.

Actu Environnement

Retour en arrière sur les raisons de cette étude

En 2002, le Pr Séralini publie une étude sur l’impact négatif qu’ont les OGM sur les rats. On lui avait opposé que la race de rat utilisée contractait naturellement des tumeurs. Celles trouvées sur les spécimens nourris aux OGM ne prouvaient pas la toxicité des éléments testés.

Il a donc cherché à comprendre si les différents troubles constatés sur les individus venaient de leur environnement ou s’ils étaient d’origine génétique.

Une étude menée sur les croquettes pour rat

Le Pr Séralini et son équipe sont soutenus par le CRIIGEN, Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le génie Génétique. Ils ont testé 13 échantillons de nourriture pour rat venant de tous les continents.

« Nous avons ainsi détecté dans 9 des 13 régimes des résidus du principal pesticide du monde, à base de glyphosate et d’adjuvants toxiques, comme le Roundup et ses génériques. Et 11 d’entre eux contenaient des OGM avec lesquels ce Roundup est largement utilisé. » déclare le Pr Séralini

Mais ce n’est pas tout. Des traces de 22 OGM, de 262 pesticides, 17 dioxines et furanes, 18 PCB et 4 métaux lourds ont été retrouvés dans des quantités suffisantes pour développer des maladies. La nourriture pour rat française contient même du mercure et de l’arsenic ainsi qu’un très fort taux de métaux lourds.

Sources : Sciences et Avenir, France Tv Info, ReporterrePLOS ONE