La culture du cannabis en intérieur, une catastrophe environnementale ?

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Crédits : Cannabis Training University / Wikipedia

Malgré la démocratisation du CBD en France, les forces de l’ordre continuent leur chasse aux plantations de cannabis illégales. Elles tentent de repérer des lieux où il y a une surconsommation d’énergie. En effet, la culture du cannabis est une activité très énergivore. 

Une activité énergivore

En 2011, Le Figaro expliquait comment les forces de l’ordre traquaient les dealers à la tête de plantations de cannabis illégal en intérieur. Citons par exemple l’utilisation d’hélicoptères dotés d’une caméra infrarouge afin de repérer les lieux anormalement chauds. Évoquons aussi les importantes factures d’électricité en raison de l’utilisation de ventilateurs et surtout de lampes à sodium. Le fait est que depuis plus d’une décennie, les autorités portent leur attention sur la surconsommation en lien avec la culture de cannabis.

Au passage, rappelons qu’il s’agit bien de culture illégale dans le cas d’un taux de THC dépassant les 0,2 % prévus dans le cadre de la loi. Ainsi, les cultures de CBD dont le commerce fleurit actuellement en France ne sont pas concernées par cette illégalité.

La culture en intérieur représente la majorité de la production de cannabis. Il faut dire que cela a plusieurs avantages comme la possibilité d’obtenir des récoltes tout au long de l’année ou encore de sécuriser la production.

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Crédits : tdfugere / Pixabay

Tout dépend du lieu de production

Aux États-Unis où le cannabis est légal par endroits, cette culture en intérieur énergivore se démocratise chez les dealers reconvertis en entrepreneurs. Des chercheurs de l’Université du Colorado (États-Unis) ont mené une étude publiée dans la revue Nature Sustainability le 8 mars 2021 afin  de calculer l’empreinte carbone de la culture du cannabis en intérieur dans le pays. Selon les scientifiques, produire un kilogramme de fleurs de cannabis séchées génère entre 2,2 et 5,18 tonnes de CO2, suivant le lieu de production. L’étude indique que le nord (ex : Alaska, Illinois) est une des zones où la culture est la plus énergivore. Il faut dire que la chaleur nécessaire à la croissance des plantes demande beaucoup d’énergie.

Dans le sud, le problème de la surconsommation se joue au niveau des besoins en déshumidification et en climatisation qui représentent 1,5 tonne de CO2 en plus. À Hawaï par exemple, l’électricité en elle-même est un problème dans la mesure où celle-ci est produite en grande partie via les énergies fossiles. Le sud de la Californie est peut-être la zone la moins alarmante. Néanmoins, la culture en intérieur reste beaucoup plus gourmande en énergie que la culture traditionnelle en extérieur.

La question à poser serait la suivante : pourquoi ne pas produire du cannabis aux États-Unis dans des lieux adaptés ? Le problème est simple : le cannabis est autorisé dans certains états seulement et toujours illégal au niveau fédéral. Il reste donc pour l’instant impossible de traverser le pays avec des chargements de cannabis à des fins de distribution, ce qui empêche donc de rationaliser la production.