La comète SWAN est désormais visible à l’œil nu

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Crédits : Chris Schur

ATLAS étant hors course, la comète SWAN est désormais la seule à s’illustrer dans le ciel nocturne. Et pour celles et ceux qui ont de bons yeux, notez que l’objet est désormais visible depuis l’hémisphère nord.

Repérée pour la première fois en décembre 2019, la comète ATLAS nous avait promis du grand spectacle, avec un maximum de luminosité initialement prévu pour la fin du mois de mai. Malheureusement, son noyau glacé, instable, a rapidement commencé à se désagréger à l’approche du Soleil. En témoignent de récents clichés capturés par le télescope Hubble, nous révélant une comète réduite en miettes.

Notez que ATLAS, du moins ce qu’il en reste, fera son approche la plus proche de la Terre le 23 mai prochain, filant à une distance d’environ 115 millions de kilomètres. Elle commencera ensuite à contourner le Soleil une semaine plus tard.

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Crédits : NASA, ESA, D. Jewitt (UCLA), Q. Ye (Université du Maryland)

SWAN entre en scène

Mais que les observateurs du ciel se rassurent, une autre comète est en approche : C/2020 F8, découverte en mars 2020 par l’instrument SWAN de l’Observatoire solaire et hémisphérique (SoHO), en orbite autour du Soleil.

Début mai, la comète n’était visible que depuis l’hémisphère sud, mais elle est depuis quelques jours visibles sous nos latitudes, nous rappelle Ciel & Espace.

Le 15 mai, elle apparaîtra au nord-est à 6° de l’horizon au début du crépuscule nautique (Soleil à 12° sous l’horizon), dans la Constellation du Triangle. Elle grimpera ensuite à 10° le 19 mai, traversant la Constellation de Persée. Puis, à partir du 25 mai, elle sera observable aussi bien à l’aube qu’au crépuscule.

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Crédits : Cieletespace

SWAN restera proche de l’horizon au cours de son passage dans le ciel nocturne. Aussi, pour vous donner toutes les chances de l’apercevoir, n’hésitez pas à prendre un peu de hauteur (sur le toit d’un immeuble ou en montagne par exemple). En espérant que vous puissiez également profiter d’un ciel sans nuages, et exempt de pollution lumineuse.

Une comète sur le déclin ?

Enfin soulignons que, la nature des comètes étant très imprévisible, C/2020 F8 (SWAN) pourrait également subir le même sort que ATLAS et se désintégrer à tout moment.

Cet objet semble en effet tout « nouveau ». Autrement dit, la comète effectue ici son premier voyage vers le Soleil, probablement en provenance directe du nuage d’Oort , une coquille de corps glacés située à la périphérie du système solaire, considérée comme le « terreau » des comètes.

Cet objet n’ayant pas encore « flirté » avec notre étoile, ses matériaux volatils, tels que l’azote congelé, le monoxyde de carbone et le dioxyde de carbone, auraient dû rapidement se vaporiser à l’approche du soleil, permettant à la comète de gagner en luminosité. C’est d’ailleurs ce qu’il s’est produit il y a quelques semaines.

Le 24 avril, la comète brillait en effet à une magnitude +7,2, ce qui est trop faible pour être vu à l’œil nu (mais accessible avec des jumelles ou un télescope). En revanche, moins d’une semaine plus tard, le 30 avril, la luminosité de la comète avait été multipliée par six, atteignant une magnitude +5,2.

Mais dès lors que ces glaces disparaissent, la luminosité d’une comète encore « nouvelle » faiblit ensuite considérablement. Et là encore, c’est exactement ce qui semble se produire avec SWAN. Depuis quelques jours, sa luminosité oscille en effet autour de la magnitude +5,6.  Autrement dit, elle est techniquement encore visible à l’oeil nu (la limite de magnitude est à 6), vous avez intérêt  à avoir de bons yeux !

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