La CIA a investi dans une technologie pour « ressusciter » les mammouths

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Crédits : In-Q-Tel

Les plus sceptiques pensent qu’il est impossible de faire revivre les mammouths. Pourtant, la Central Intelligence Agency (CIA) aux États-Unis estime que la mise au point de puissants outils de manipulation génétique pourrait en valoir la peine.

Un intérêt pour le séquençage de l’ADN

Faire revivre les mammouths (dont les dernières espèces ont disparus durant l’Antiquité) n’est pas une idée nouvelle. Depuis 2017, des chercheurs russes emmenés par Sergey Zimov travaillent déjà sur la question. L’objectif est de réintroduire des mammouths laineux dans le Pleistocene Park en Sibérie et ainsi reconstituer des écosystèmes aujourd’hui disparus. Plus récemment, un projet assez similaire a vu le jour aux États-Unis, comme l’explique le média The Intercept dans un article du 28 septembre 2022. Ce projet est celui de la société de biotechnologie Colossal Biosciences, dont le siège est à Dallas. Selon les fondateurs de l’entreprise, l’objectif est de faire en sorte que le mammouth laineux puisse à nouveau faire « retentir son cri à travers la toundra ».

Au rayon des investisseurs, nous retrouvons un panel de sociétés et de personnalités très différentes : Paris Hilton (jet-setteuse), Peter Thiel (cofondateur de PayPal) ou encore la société Winklevoss Capital. Plus étonnant, la liste contient également la société In-Q-Tel, fondée par la Central Intelligence Agency (CIA). Or, cette société de capital risque a auparavant déjà montré de l’intérêt pour les biotechnologies et, plus précisément, le séquençage de l’ADN.

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Crédits : Plyushkin / iStock

Quel objectif pour la CIA ?

Les scientifiques de Colossal Biosciences espèrent qu’un long travail sur le séquençage de l’ADN permettra de ressusciter le mammouth mais également le thylacine – ou loup de Tasmanie. Toutefois, In-Q-Tel a publié un billet de blog le 20 septembre 2022 dans lequel il est question de contribuer au développement d’une technologie pouvant servir à faire revivre des êtres morts. L’objectif pour la CIA ne semble donc pas réellement de redonner vie aux mammouths mais de comprendre ce qui est de l’ordre du possible en matière de biotechnologie et de bioéconomie.

Il faut également savoir que Colossal Biosciences a recours aux ciseaux génétiques CRISPR, permettant de réécrire le matériel génétique, un peu comme si l’on optimisait un programme informatique. Rappelons que l’ADN est une chaîne de trois milliards de molécules. La technologie CRISPR permet ainsi de retirer de mauvaises mutations et ajouter de bons gènes. En revanche, les ciseaux génétiques ouvrent la porte à des excès dont les conséquences restent difficiles à imaginer.

Malgré les risques, la technologie CRISPR s’intègre déjà dans des recherches diverses et variées : élaboration d’un traitement contre le VIH, booster les capacités cognitives, mettre au point un traitement pour restaurer la vue, etc.