En pleine pandémie mondiale de Covid-19, la Chine s’apprête à tester sa monnaie digitale sur la population. Quatre villes du pays seront concernées par ce projet représentant le point culminant d’un programme de recherche né il y a quelques années. En cas de succès, cette monnaie pourrait faire l’objet d’un déploiement généralisé.
Quatre villes concernées
La course mondiale à la monnaie digitale est désormais d’actualité, visiblement encouragée par le Forum économique mondial. La Chine mène un projet de recherche depuis 2014 et semblait vouloir prendre son temps. Toutefois, l’annonce du projet de monnaie digitale Libra par Facebook en juin 2019 semble avoir accéléré les choses en Chine.
Le média local Global Times expliquait dans un article du 20 mars 2020 que le pays était sur le point de tester sa monnaie numérique. Or, cette expérimentation est devenue réalité par le biais de la Banque populaire de Chine un mois plus tard, une information confirmée par le Wall Street Journal.
Il est question d’un programme pilote destiné à améliorer les fonctionnalités de la monnaie en question. Si ce test apporte satisfaction, la Banque populaire de Chine (BPC) pourrait décider d’un déploiement généralisé à l’occasion des Jeux Olympiques d’hiver 2022 à Pékin. En attendant, la monnaie digitale sera diffusée localement, en quantité limitée et sur une courte période afin de limiter les risques d’inflation. Quatre villes font partie du projet : Shenzhen, Chengdu, Suzhou et Xiong’an, une ville proche de Pékin.
Lutter contre diverses activités illégales
Dés le mois de mai 2020, le gouvernement chinois versera la moitié des indemnités de transport des fonctionnaires en monnaie numérique. Il s’agira donc du point de départ de l’expérimentation. Les intéressés devront tout d’abord installer une application mobile dédiée afin de pouvoir utiliser leur argent virtuel chez certains commerçants.
L’objectif de la Chine est, à terme, de remplacer en partie l’argent liquide actuellement en circulation. Il est ici question de lutter contre le blanchiment d’argent, les jeux de hasard mais également le financement d’opérations terroristes. Par ailleurs, si la Chine promet une protection de la vie privée, l’anonymisation de cette monnaie digitale ne sera évidemment pas aussi forte que celle du Bitcoin, star des cryptomonnaies.
Cette expérimentation fait suite à une décision importante prise en 2017 : l’interdiction des échanges en Bitcoin en Chine. En 2019, le gouvernement réfléchissait même à interdire le minage de cette cryptomonnaie. Les arguments avancés étaient l’utilisation de quantités excessives de ressources et une pollution trop importante. Toutefois, on imagine qu’il s’agissait davantage de faire de la place à la future monnaie virtuelle d’État.