La Chine va utiliser des tremplins pour faire décoller ses engins hypersoniques

tremplin avion
Crédits : LPhot Luke / Wikimedia Commons

Le tremplin « saut à ski » est utilisé par l’aviation depuis environ 80 ans. Désormais, la Chine désire y avoir recours dans les domaines de l’aérospatiale et des engins hypersoniques. Pour les responsables, cette solution est plus simple, plus sûre, plus rapide et surtout a déjà fait ses preuves par le passé.

Un concept que la Chine veut moderniser

Wang Yupeng dirige des recherches à l’Institut de science et de mécanique de Pékin (Chine) concernant l’utilisation du tremplin « saut à ski », notamment dans l’aérospatiale. Comme l’a relayé le média Interesting Engineering dans un article du 15 décembre 2022, l’intéressé rappelle que cette technologie est considérée comme étant obsolète sur les porte-avions modernes. En revanche, celle-ci pourrait s’adapter au lancement d’appareils à placer sur orbite.

Le tremplin « saut à ski » n’est autre qu’une rampe incurvée dont l’avantage est de compenser la faible longueur de certaines pistes de décollage. Ainsi, sa forme favorise à elle seule ce même décollage. Datant vraisemblablement de la Seconde Guerre mondiale et démocratisé par la marine britannique, le tremplin « saut à ski » a par la suite été progressivement abandonné. Cependant, la Chine s’y intéresse à nouveau depuis peu et désire même moderniser le concept.

Par exemple, les Chinois estiment que ce type de rampe pourrait favoriser la résolution d’un problème en particulier. Concernant les appareils hypersoniques, les turbulences sont aussi puissantes qu’imprévisibles – en raison des fortes vitesses – si bien qu’il est très difficile de les surmonter. Les responsables évoquent une manière de réussir une « séparation plus douce entre le porte-avion et la navette ».

saut à skis
Crédits : Steffen Prößdorf / Wikimedia Commons

Des tests prometteurs

Des essais ont d’ors et déjà été réalisé par la Chine à l’aide d’un modèle réduit d’avion à l’échelle 1/80e. Les tests se sont déroulés dans le tunnel JF-12, équipé de la plus puissante soufflerie du monde. Le but ? Recréer des conditions similaires à l’hypersonique, c’est-à-dire une vitesse supérieure à Mach 5. Ainsi, les chercheurs ont permis à l’avion miniature d’atteindre Mach 7 (plus de 8600 km/h) lors de ces tests.

Les tests semblent avoir été très concluants, mais il reste tout de même quelques problèmes à résoudre. En effet, les appareils lancés ont tendance à manquer de stabilité et ainsi s’écarter de leur trajectoire initiale. Néanmoins, Wang Yupeng est convaincu qu’à terme, ce type de rampe pourrait lancer des engins spatiaux de presque 90 tonnes en moins d’une dizaine de secondes. De plus, le système permettrait d’utiliser seulement 1/10e de la poussée de l’engin lors du décollage.

Ces tests concernant le tremplin « saut à ski » s’inscrivent dans un projet chinois très important : la mise au point d’un avion hypersonique à respiration aérienne. Il est question d’un appareil capable de voler plus vite que cinq fois la vitesse du son tout en transportant des passagers. Ainsi, de telles vitesses pourraient à terme permettre d’effectuer le tour de notre planète en moins de deux petites heures.