La Chine travaille sur sa propre fusée réutilisable

La fusée chinoise Long March 2F en 2011. Crédits : Wikimedia Commons / DLR

Le programme spatial chinois a considérablement progressé. En plus de déployer sa première station spatiale (Tiangong-1) et de développer une fusée moderne (la Long March 5), la Chine se targue également d’une mission robotique sur la surface lunaire, et prévoit même d’y mener prochainement des missions d’équipage. À cette fin, le pays cherche à réduire ses coûts, et pense à une nouvelle génération de fusées réutilisables.

La Long-March 8 (Changzheng 8, ou CZ-8) devrait normalement faire son premier vol vers 2021. Selon le China Space Report, il s’agirait d’une fusée destinée aux missions Sun-Synchronous Orbit (SSO) et les charges utiles seraient donc ici livrées sur une orbite quasi polaire autour de la Terre. Composée de deux étages et de deux boosters, elle aurait une capacité de charge utile de 3000 à 4 500 kg, apprend-on. Les premiers étages et les boosters devraient être récupérés grâce à un atterrissage vertical – similaire aux fusées Falcon 9 et Falcon Heavy de SpaceX.

Le but de cette fusée sera de fournir des services de lancement commercial à des clients du monde entier. « L’industrie aérospatiale chinoise fait des efforts pour développer des véhicules à faible coût qui peuvent entrer rapidement dans l’espace pour soutenir la future exploration spatiale à grande échelle et promouvoir une industrie spatiale commerciale », explique Bao Weimin, directeur de la China Aerospace Science and Technology Corporation.

Le programme spatial chinois prévoit par ailleurs la conception de transporteurs réutilisables pour effectuer des vols spatiaux suborbitaux d’ici 2025. Et avant 2030, la China National Space Agency compte réutiliser non pas un, mais deux étages de leurs futures fusées, dont elle espère ainsi une réutilisation complète d’ici 2035. De quoi permettre des services de lancement moins chers et plus efficaces d’une part, et de concurrencer des agences spatiales comme la NASA ou des sociétés aérospatiales privées comme SpaceX. En ce sens, la Chine compte suivre une voie similaire, et ambitionne de se faire une place dans la course aux futures missions habitées.

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