La Chine place désormais les pangolins sous haute protection

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Crédits : Wikipédia

C’est officiel : les pangolins sont désormais exclus de la pharmacopée chinoise. Il y a quelques jours, la Chine avait déjà élevé le statut de protection de l’animal au plus haut niveau.

La semaine dernière l’autorité forestière chinoise accordait aux pangolins le niveau de protection le plus élevé du pays, révélait le Times of India. Une décision qui place désormais l’espèce au même niveau que l’emblématique panda géant.

Ce lundi, les pangolins sont revenus sur le devant de la scène, se voyant officiellement exclus de la pharmacopée chinoise. Parmi les noms rayés de la liste figure également celui d’une pilule développée à partir d’excréments de chauve-souris, rapporte le Health Times, propriété de l’État chinois.

Un animal vulnérable

Pour rappel, le pangolin reste à ce jour l’animal le plus braconné au monde. Ses écailles se vendent en effet à pris d’or pour leurs supposées propriétés médicinales (tonifier la circulation sanguine ou encore améliorer la libido). Sa chair, véritable symbole de réussite sociale et d’hospitalité, est également dégustée en Chine comme un mets de luxe.

À cet acharnement vient s’ajouter le fait que les pangolins ont un taux de reproduction très faible. En effet, le mâle et la femelle ne se retrouvent qu’une seule fois par an pour procréer. Un seul petit naît de cette union, dont la mère prend soin toute seule.

En outre, ces animaux nocturnes constituent également des proies très faciles. Ne pesant qu’une vingtaine de kilos et se roulant en boule à la moindre alerte, ils sont aisément capturés par les braconniers.

Notons par ailleurs que les pangolins ne supportent pas la captivité. L’animal est en effet très dépendant de son écosystème, se nourrissant exclusivement de fourmis sauvages et de termites. Rapidement stressé, l’animal ne se nourrit plus et meurt en général au bout d’une dizaine de jours.

Des proies vulnérables donc, ingérables en captivité, et qui peuvent rapporter gros. Résultat : les huit espèces recensées de pangolins sont aujourd’hui menacées d’extinction. En espérant que ces nouvelles mesures de protection puissent, au cours des années à venir, permettre à ces animaux de souffler.

À noter que le Fonds mondial pour la nature a déclaré samedi « se féliciter » de la décision de la Chine.

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Crédits : Jinping Chen

Le pangolin soupçonné d’avoir joué les intermédiaires

Rappelons également que, si les chauves-souris pouvaient être le principal réservoir du SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de Covid-19, nous savons que chez ces mammifères le virus ne dispose pas de récepteurs lui permettant de se « fixer » sur un hôte humain. Autrement dit, le SARS-CoV-2 a forcément dû passer par une espèce intermédiaire.

Depuis quelques mois, l’attention est portée sur les pangolins, en contact étroit (bien malgré eux) avec les humains depuis des années.

Des études ont depuis déterminé que le génome des séquences de virus prélevées sur ces animaux étaient effectivement très proches de ceux trouvés sur des patients humains infectés. Des travaux plus poussés ont en revanche souligné que ce degré de similarité n’était pas suffisant pour confirmer que les pangolins étaient directement impliqués dans la transmission du SARS-CoV-2 à l’Homme.

Toutefois, les autorités locales semblent encore « se méfier » de cet animal. C’est sans doute la raison pour laquelle tous les pangolins ont été exclus de la pharmacopée chinoise.

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