La Chine envisage une mission sur Cérès

Chine Cérès
Crédits : NASA/JPL-CalTech/UCLA/MPS/DLR/IDA

L’Académie chinoise des sciences envisage plusieurs missions potentielles, dont une sonde chargée de visiter Cérès. La construction d’un énorme télescope visant à rechercher des indices sur la nature de la matière noire est également à l’étude.

La NASA et l’Agence spatiale européenne (ESA) ne sont plus les deux seuls acteurs de l’exploration spatiale. En effet, depuis plusieurs années, nous avons l’opportunité de pouvoir composer également avec la Chine qui, parallèlement à ses missions lunaires et martiennes (programmes Chang’e et Tianwen), prépare le développement de missions de « classe moyenne ».

Par ailleurs, plus d’une vingtaine de candidats se disputent actuellement un financement pour poursuivre leurs études dans le cadre du programme prioritaire stratégique sur les sciences spatiales (SPP) de l’Académie chinoise des sciences (CAS). Les propositions sont actuellement en cours d’évaluation par un panel d’experts qui fera des recommandations prioritaires au cours du second semestre 2022. Dès lors, les missions sélectionnées pourront continuer leur développement et potentiellement voir le jour au cours de la prochaine décennie.

Bientôt une mission vers Cérès ?

Les propositions couvrent les domaines de l’astronomie et de l’astrophysique spatiales (exoplanètes, héliophysique, sciences de la Terre, biologie spatiale, physique fondamentale). Parmi les projets proposés figure le développement du télescope spatial à rayons gamma à très grande surface (VLAST), un programme de météorologie spatiale, un satellite expérimental de gravité, ou encore une mission d’exploration de Cérès. Sur cet échantillon, les missions VLAST et Cérès paraissent les plus concrètes.

Découverte par Giuseppe Piazzi en 1801, Cérès est le plus gros objet de la ceinture d’astéroïdes. Cette planète naine intéresse la communauté scientifique depuis le premier passage de la sonde américaine Dawn en 2015. Des travaux d’analyses des données recueillies par la sonde laissent en effet penser que la planète naine est un monde océanique avec de l’eau liquide et salée coulant sous sa surface.

Si elle devait voir le jour, une mission chinoise pourrait améliorer notre compréhension de Cérès et, par extension, des autres mondes océaniques du système solaire.

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Photomontage illustrant les tailles respectives de la Terre, de la Lune et de Cérès. Crédits : CWitte

De son côté, le télescope VLAST chercherait à détecter des signaux de matière noire dans les émissions de rayons gamma. Selon un article paru dans Acta Astronomica Sinica en mai dernier, un tel observatoire augmenterait la sensibilité du télescope Fermi Large Area d’un facteur 10.

Dans l’immédiat, l’Académie chinoise des sciences évalue treize missions pour une éventuelle mise en oeuvre sur la période 2025-2030 dans le cadre de la série de missions SPP III. Les candidats incluent un orbiteur autour de Vénus, une constellation de satellites en orbite lunaire ou un observatoire de chasse aux exoplanètes.