La Chine a décidé de plafonner la population dans deux de ses plus grandes villes

Crédits : Pxhere

Pour ralentir l’urbanisation et limiter les problèmes de pollution, la Chine a décidé de plafonner les populations dans deux de ses plus grandes villes : Pékin et Shanghai.

Pékin s’étend pour accueillir jusqu’à 21 millions de personnes. Pour installer tout le monde, les bâtiments sont érigés et démantelés en l’espace de quelques mois, fruit d’un développement économique incontrôlé. La pollution étouffe l’air, et le smog dérive entre les gratte-ciel. Pour le gouvernement chinois, ces problèmes sont le produit de la surpopulation. Le pays a donc décidé de plafonner la population dans deux de ses plus grandes villes, Pékin et Shanghai, afin de limiter le nombre de résidents à 23 et 25 millions d’ici 2035.

Limiter le nombre de personnes permettra moins de pollution ainsi qu’un meilleur accès aux services médicaux et aux transports en commun. Dans le cadre de ce plan, le Congrès populaire municipal de Pékin travaille sur la prévention des catastrophes météorologiques et encourage l’utilisation de véhicules non motorisés. Toutefois, ce sont en réalité les migrants ruraux qui se déplacent vers la ville à la recherche de salaires plus élevés et d’une vie meilleure qui souffriraient le plus d’une telle décision. Les autorités ont déjà réprimé les logements illégaux, les magasins non enregistrés, et les vendeurs de rue ont été chassés de la ville par dizaines de milliers.

Dans les allées du quartier de Laoximen à Shanghai, des pans entiers de bâtiments résidentiels sont vides. Le quartier historique situé au cœur de la ville est lentement démoli, et de nombreux habitants l’ont déjà abandonné, laissant derrière eux des rangées de maisons mitoyennes traditionnelles avec des panneaux de démolition sur les portes. Le quartier sera modernisé. Cela fonctionne déjà, malgré le prix à payer. Selon The Guardian, la population de Pékin aurait chuté de 20 000 habitants entre 2016 et 2017. Celle de Shanghai a également diminué de 10 000 personnes.

Réduire la congestion dans les plus grandes villes du monde reste néanmoins un objectif important, en particulier parce que l’urbanisation risque de devenir ingérable dans de nombreuses parties du monde. Malgré tout, pour Yan Song, directeur du programme sur les villes chinoises de l’Université de Caroline du Nord (États-Unis), « maintenir les plus pauvres hors de la ville n’est pas le meilleur moyen de le faire. L’inégalité n’apporte pas de croissance – elle exacerbe l’instabilité. L’ingénierie d’une société inégale peut aider à résoudre un problème à court terme, dit-il, mais elle en créera probablement un bien plus grand en bout de ligne ».

Source