Il y a quelques jours, la BBC a annoncé la création de son avatar sur le darkweb, dans le but de servir un objectif bien précis : diffuser son contenu au plus grand nombre. Mais comment expliquer le fait qu’un média on ne peut plus important tel que la BBC passe du côté obscur du web ? Pour le buzz ? Rien n’est moins sûr.
Les dérives d’Internet
Nous l’avons récemment évoqué, Internet a été créé à la base pour permettre aux gens de communiquer plus facilement grâce aux ordinateurs. Mais les créateurs du web auront bientôt fait d’être dépassés par les dérives observées sur le web. Aujourd’hui, on y trouve le meilleur comme le pire – le meilleur n’étant que la partie émergée de l’iceberg. En parallèle, de nouvelles problématiques ont vu le jour.
Citons par exemple le cas de la protection des données personnelles, qui préoccupe de plus en plus les utilisateurs et les autorités. En effet, d’après le site VPN overview, notre comportement en ligne est plus observé que ce que l’on pense, et il existe des solutions pour éviter ce phénomène. Cela peut aller du simple changement de navigateur internet à l’investissement dans un VPN. En parallèle, certain·e·s choisissent de passer sur le dark web.

Un média officiel sur la partie officieuse du net
Dans l’imaginaire collectif, le dark web regroupe tout ce que l’humanité peut faire de pire : vente d’armes ou de drogues, vol de données personnelles, réseaux criminels en tout genre et sites pédophiles. À ce sujet, la police américaine a récemment réalisé une opération sans précédent. Cette dernière visait un site pédopornographique et a permis son démantèlement ainsi que l’arrestation de plus de 300 personnes dans le monde.
Mais à l’opposé, il se trouve que beaucoup utilisent le dark web pour des activités desservant un but positif. C’est par exemple le cas des lanceurs d’alertes ou des journalistes qui souhaitent diffuser leurs idées et articles en dépit des lois répressives et restrictives de certains pays. Et c’est justement l’objectif que vise la BBC en annonçant son entrée sur le dark web. Et il est vrai qu’au premier abord, cette nouvelle peut surprendre.
Le dark web pour contourner la censure
Pour le rappel, la BBC (pour British Broadcasting Company) est un groupe de médias britannique qui diffuse ses contenus via la télé, la radio et bien sûr Internet. En termes de diffusion et de popularité, il s’agit d’un ponte dans le domaine. Voilà qui explique donc mieux l’importance de leur annonce le 23 octobre dernier ! La version internationale de leur site internet va en effet avoir droit à son site miroir sur le dark web.
Le but est clairement annoncé par la BBC dans un article expliquant leur démarche. Il s’agit en effet de « permettre aux gens d’éviter toute surveillance gouvernementale et la censure ». Plus précisément, les pays tels que l’Iran, le Vietnam ou encore la Chine – championne en termes de censure – sont mentionnés. Selon le média, ils ont récemment tenté de « bloquer l’accès aux sites ou aux programmes de BBC News ».

Consulter l’actualité de manière anonyme
La BBC rejoint ainsi le New York Times, qui a aussi étendu sa diffusion au dark web. De fait, la version internationale du site d’actualité de la BBC (et non la version britannique) sera désormais consultable dans ces pays grâce à la mise en place d’une adresse web accessible via le réseau Tor. Rien à voir avec la mythologie nordique puisque cet acronyme est celui de The Onion Router – littéralement le routeur oignon.
En substance, ce dernier sert à garantir l’anonymat des internautes. Pour ce faire, il utilise une technique qui consiste à contourner les systèmes de surveillance via diverses couches de cryptage – ce qui explique le nom de ce réseau – actives sur le web traditionnel. L’adresse IP devient alors impossible à identifier, ce qui permet alors de consulter des sites censurés par les autorités de pays ayant une vision bien à eux de l’actualité.
Un geste important pour la liberté d’information
La BBC précise également que le site sera accessible en plusieurs langues, en plus de l’anglais. Il sera donc possible de le consulter en russe, en persan et en arabe. Voilà qui permettra de garantir une diffusion au plus grand nombre. Dans une déclaration, la BBC assume que cette initiative fait partie de sa « mission de fournir des informations de qualité partout dans le monde ».
Une prise de position tout à fait honorable que l’on ne peut que saluer, puisque ce projet permettra sans nul doute d’assurer la liberté de la presse et la liberté d’information. De quoi contourner les médias biaisés de certains pays qui ne manquent pas de faire un tri sélectif dans les actualités qu’ils diffusent.
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