L214 : les images choc d’un élevage d’oiseaux destinés à être tués par les chasseurs

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Un faisan coincé dans sa cage. Crédits : Sébastien Arsac - L214

L214 lance un nouveau pavé dans la mare, dénonçant cette fois les conditions de détention d’un élevage de faisans et de perdrix situé à Missé, dans les Deux-Sèvres.

Il y a quelques semaines L214 publiait des images révoltantes filmées dans un élevage français de canards reproducteurs destinés à servir la filière du foie gras. L’association de défense animale revient aujourd’hui avec une nouvelle enquête visant cette fois l’industrie des oiseaux élevés essentiellement pour la chasse.

« La justification de la chasse par le besoin de régulation de la faune sauvage est un leurre absolu« 

L214 et Pierre Rigaux, naturaliste indépendant, ont récemment filmé ces images dans un élevage appartenant à Gibovendée, leader de la reproduction du gibier en France et en Europe. On y découvre alors des milliers de faisans et perdrix reproducteurs incapables de se mouvoir correctement dans leurs cages. La plupart n’ont également aucun accès extérieur.

« En France, ce sont ainsi 14 millions de faisans et 5 millions de perdrix qui sont élevés chaque année. Ces oiseaux sont généralement lâchés en période de chasse. 80 % d’entre eux meurent dans les 48 h suivant le lâcher« , écrit l’association. Sur cet échantillon : 50 % sont chassés, tandis que les 30% restants, inadaptés à la vie sauvage, peinent à survivre dans la nature.

Aussi pour L214, « la justification de la chasse par le besoin de régulation de la faune sauvage est un leurre absolu« .

« Le fait de faire naître des oiseaux pour leur tirer dessus est tout simplement choquant« , s’insurge également Pierre Rigaux qui dénonce au passage un taux de mortalité élevé dû à la trop forte densité d’oiseaux par cage. « Ils s’entretuent entre eux parce qu’ils sont trop serrés« , poursuit-il. Pour limiter la gravité des agressions, la plupart des oiseaux sont ainsi munis d’un couvre-bec.

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Vue aérienne d’un élevage de faisans dans les Deux-Sèvres. Crédits : Sébastien Arsac – L214

Barrer la route commerciale

L’association juge malheureusement très faible l’espoir d’obtenir une loi interdisant ce type de pratique, tant la pression du lobbying de la chasse est importante sur les élus qui préfèrent s’y soumettre. Elle rappelle néanmoins que 64 % des Français condamnent ces élevages et autres lâchers d’animaux destinés à la chasse.

L214 propose malgré tout de tout mettre en oeuvre pour « barrer la route à ce commerce cruel ». Gibovendée génère en effet un tiers de son chiffre d’affaires au Royaume-Uni, exportant ses oiseaux via l’Eurotunnel, de nombreuses compagnies maritimes refusant en effet de collaborer avec le marché de la chasse. Aussi une pétition exhortant Eurotunnel de refuser de transporter les animaux destinés à être chassés est disponible en ligne.