En fait, l’appendice ne serait pas si inutile pour le corps humain

Vector illustration of a with detail of an appendicitis

L’ablation de l’appendice, jugé inutile, est aujourd’hui considérée comme banale, mais une étude américaine récente démontre que cet organe ne serait pas si inutile pour le corps humain.

Il n’a jamais eu une bonne réputation : au mieux inutile, au pire nuisible. Car si l’on connaît l’appendice iléo-cæcal, c’est avant tout pour l’inflammation aiguë à laquelle il est associé : l’appendicite. Environ 360 000 personnes subissent d’ailleurs une appendicectomie chaque année en France, une opération aujourd’hui jugée « banale ». Mais l’appendice ne sert-il vraiment à rien ? Selon une étude récente menée par des chercheurs de l’Université du Midwest de l’Arizona (États-Unis), l’appendice ne serait pas qu’une simple bombe à retardement tranquillement installée dans votre abdomen, mais aurait effectivement une fonction bien définie dans le corps humain. Ce serait en fait un réservoir clé pour stocker les bonnes bactéries intestinales.

Pour aboutir à cette conclusion, les chercheurs ont retracé l’apparition, la disparition et la réapparition de l’appendice sur plusieurs lignées de mammifères au cours des onze derniers millions d’années. L’organe aurait alors subi des évolutions à au moins vingt-neuf reprises (peut-être plus) et il aurait disparu douze fois du corps au cours de l’histoire. Les scientifiques ont également constaté que la plupart des espèces qui conservaient l’appendice avaient une quantité plus élevée de tissu lymphoïde dans le cæcum (partie du côlon), clé du système immunitaire, qui stimule la croissance de certaines bactéries bénéfiques pour le corps. Selon les chercheurs, l’appendice serait en fait une sorte de coffre-fort microbien où les bonnes bactéries sont préservées pour nous aider à lutter contre certaines infections, suggérant ainsi que l’organe jouerait bien un rôle dans notre système immunitaire.

La sagesse conventionnelle voudrait que l’appendice humain soit le vestige ratatiné d’un organe qui jouait autrefois un rôle important chez nos ancêtres il y a des millions d’années. La raison pour laquelle il existe encore — et qu’il doit parfois être retiré en raison d’une inflammation potentiellement mortelle — est qu’il joue encore un rôle dans notre système immunitaire, mais qu’il y a finalement peu de pression évolutive à perdre une telle partie du corps.

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