Kazakhstan : On sait enfin pourquoi 200.000 antilopes sont mortes

Credits : S. Zuther / Phys.org

L’expansion mortelle d’une bactérie symbiotique a été à l’origine de la disparition de 200.000 antilopes saïgas dans le courant de l’année 2015. Les chiffres relevés au Kazakhstan sont déplorables, et la cause de ce phénomène n’est pas sans précédent.

Les antilopes saïgas (Saïga tatarica) sont les seules antilopes du continent eurasiatique. Adaptées à la fois aux climats chauds et froids, elles vivent depuis 10.000 ans dans les vallées d’Europe et d’Asie après avoir disparu du continent américain, d’où elles proviennent. Alors menacées d’extinction, on les trouve aujourd’hui seulement dans les steppes et les déserts arides d’Asie Centrale.

En juin 2015, de premiers chiffres annonçaient que près de 120.000 antilopes saïgas avaient disparu durant la saison des amours. Cependant, durant l’année entière, il semble que 200.000 de ces animaux aient trouvé la mort. Avant cette hécatombe, la population d’antilopes saïgas se chiffrait à 260.000, il n’en resterait donc plus que 60.000, en théorie.

L’hypothèse d’une épidémie bactérienne avait tout d’abord été écartée, les spécialistes pensant que les animaux avaient trouvé la mort à cause d’un « embonpoint mortel », dont la raison était censée s’expliquer par un surplus anormal de nourriture. Cependant, il semblerait bel et bien que la vraie raison soit d’origine bactérienne, une épidémie liée à la Pasteurella multocida, qui est également le bacille du choléra des poules.

Il s’agit d’une bactérie symbiotique, une bactérie vivant en symbiose avec un autre organisme, qu’il soit animal ou végétal. Elle se trouve, chez l’antilope saïga, dans les orifices buccaux et nasaux et est généralement considérée comme sans danger. Cependant, selon la Saiga Conservation Alliance, la Pasteurella multocida s’était déjà montrée mortelle pour l’animal au XIXe siècle, dans des conditions environnementales très favorables. La bactérie s’était alors diffusée en masse et aurait provoqué un taux de mortalité proche de 100 %, causant une multitude de septicémies hémorragiques.

La population d’antilopes saïgas était de 50.000 dans les années 1990, avant l’apparition d’un programme de conservation de l’espèce ayant permis d’atteindre un nombre de 250.000 dans les années 2000, un nombre désormais réduit à son niveau d’il y a une vingtaine d’années.

Sources : Sciences et Avenir — MeltyDiscovery