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Le JWT tournera son oeil vers Jupiter et ses lunes

jupiter james webb telescope
Crédits : NASA, NASA-JPL, Université d'Arizona

Le James Webb Telescope (JWT) tournera bientôt ses yeux vers le roi du Système solaire, la géante gazeuse Jupiter, ainsi que ses faibles anneaux et deux des quatre satellites galiléens : Io et Ganymède. En plus de jeter les bases du reste de la mission du JWT, ce programme devrait apporter de nouvelles connaissances scientifiques sur le système jovien et plus largement sur la science des planètes.

Le James Webb Telescope se focalisera sur quelques-uns des objets les plus lointains de l’Univers, mais il gardera également un oeil sur notre Système solaire. Parmi les cibles choisies figurent le système jovien, avec Jupiter au centre. Jupiter sera une cible particulièrement brillante qui nécessitera des étalonnages précis des instruments du JWT.

En plus de calibrer ces instruments, les astronomes devront également tenir compte de la rotation de la planète (un tour complet en dix heures). Plusieurs images devront donc être assemblées en mosaïque pour capturer pleinement une certaine zone, comme la célèbre Grande Tache rouge, elle-même en mouvements rapides. De nombreux télescopes ont déjà étudié la géante et ses tempêtes, mais le grand miroir et les puissants instruments du JWT devraient fournir de nouvelles informations.

Io et Ganymède

Jupiter est également une planète à part qui est en quelque sorte au centre de sa propre mini-version de notre Système solaire. Les mouvements de ses lunes avaient d’ailleurs convaincu Galilée que la Terre n’était pas le centre de l’Univers au début du XVIIe siècle. Plus de 400 ans plus tard, les astronomes testeront les capacités du James Webb Telescope de la NASA pour observer deux de ses sujets : Io et Ganymède.

En plus d’être la plus grande lune du Système solaire, Ganymède est également la seule lune connue pour avoir son propre champ magnétique. L’équipe étudiera les parties les plus extérieures de son atmosphère pour mieux comprendre l’interaction de cette lune avec les particules du champ magnétique de Jupiter. Il existe également des preuves que Ganymède peut avoir un océan d’eau salée liquide sous sa coquille de glace. Le JWT fera une analyse détaillée des différents sels et autres composés rejetés par cet océan en surface.

De son côté, Io se présente comme l’objet le plus volcaniquement actif du Système solaire. Les astronomes prévoient d’utiliser le JWT pour en savoir plus sur les effets de ces volcans sur l’atmosphère de cette petite lune.

L’observatoire enquêtera également sur l’existence de « volcans furtifs ». Ces derniers sont soupçonnés d’émettre des panaches de gaz, mais sans la poussière et son pouvoir réfléchissant. Les missions précédentes (Voyager et Galileo) ont été incapables d’isoler leur présence à cause de ce manque de poussière. La haute résolution spatiale du JWT sera en mesure de le faire, permettant aux astronomes de recueillir des données détaillées sur la géologie de la lune.

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Le vaisseau spatial Galileo de la NASA a capturé cette image d’une éruption volcanique sur Io en 1997. Crédits : NASA, NASA-JPL, DLR

Les anneaux de Jupiter

L’équipe, dirigée par les astronomes Imke de Pater (Université de Californie) et Thierry Fouchet (Observatoire de Paris), se focalisera également sur les anneaux de Jupiter (oui, Jupiter a des anneaux).

Le système d’anneaux de Jupiter, qui se compose en trois parties, est exceptionnellement faible. Les particules qui les composent sont en effet si petites et clairsemées qu’elles réfléchissent très peu de lumière. Les repérer représente un véritable défi pour les astronomes. C’est d’ailleurs pour cette raison que vous ne les voyez jamais sur les images de la planète. Pourtant, ils sont bien présents.

Les chercheurs prévoient donc de pousser les capacités de certains des instruments du JWT à la limite pour obtenir un nouvel ensemble unique d’observations. Ces travaux pourraient mener à la découverte de mini-lunes éphémères et autres ondulations dues aux impacts de comètes.