Combien de temps l’Homme de Néandertal pouvait-il vivre ? Et le mammouth laineux ? Ou encore, quel mammifère a la durée de vie la plus longue ? Une étude s’est récemment penchée sur ces questions.
Le processus de vieillissement est encore très mystérieux. Pour tenter de le comprendre, les chercheurs ont vite compris qu’ils devaient se tourner vers l’ADN. C’est dans cette molécule que sont en effet contenues toutes nos informations génétiques. L’un des principaux axes de recherches dans ce domaine consiste à déterminer combien d’années une espèce est biologiquement capable de vivre. Ces données sont fondamentales pour la gestion et la conservation de la faune.
Le problème, c’est que la plupart des estimations actuelles nous viennent d’un petit nombre de spécimens évoluant en captivité. Pour les espèces à longue durée de vie, il est également difficile d’obtenir des données fiables dans la mesure où certains spécimens peuvent survivre à plusieurs génération de chercheurs.
Néanmoins, les progrès réalisés dans le domaine de la génétique au cours de ces dernières années nous permettent aujourd’hui de faire des estimations plus précises.
Néandertal jusqu’à 38 ans, le mammouth jusqu’à 60
Des chercheurs se sont récemment appuyés sur 252 génomes d’espèces de vertébrés disponibles. Ils les ont ensuite comparés à une autre base de données des durées de vie des animaux connues. Grâce à cette approche, les chercheurs ont pu isoler 42 gènes dont les modifications pouvaient nous permettre de prédire la durée de vie de tel ou tel animal.
Ils ont ensuite appliqué cette méthode à certaines espèces disparues, comme les deux anciens cousins disparus de l’Homme moderne : Néandertal et l’Homme de Denisova. Après analyses, ils sont arrivés à la conclusion que ces deux espèces pouvaient vivre jusqu’à 38 ans. C’était à peu près l’espérance de vie d’Homo Sapiens à la même époque. Bien entendu, encore fallait-il pouvoir échapper aux prédateurs, à la famine ou aux maladies.
L’étude nous apprend également que les mammouths laineux, qui côtoyaient nos anciens cousins, pouvaient de leur côté atteindre l’âge vénérable de 60 ans. À titre de comparaison, les éléphants modernes peuvent vivre jusqu’à 65 ans environ.
La baleine boréale jusqu’à 270 ans
Concernant les espèces encore bien vivantes, l’étude nous apprend que la baleine boréale pourrait être le mammifère ayant la plus longue durée de vie. Elle serait en effet capable d’atteindre le cap des 270 ans. Les pigeons voyageurs, de leur côté, peuvent vivre jusqu’à 28 ans, les tortues géantes de l’île Pinta jusqu’à 120 ans et les chimpanzés jusqu’à 40 ans environ.
Ces nouvelles données, en plus de satisfaire notre curiosité et d’autoriser une meilleure gestion des espèces actuelles, pourront permettre de mieux appréhender les écosystèmes passés.
« La connaissance de la durée de vie d’un animal éteint peut fournir des informations sur son environnement, explique en effet Benjamin Mayne, de la Commonwealth Scientific and Industrial Research Organization (Australie). Si une espèce n’atteint pas sa durée de vie maximale naturelle dans la nature, cela peut indiquer des pressions environnementales poussant l’espèce à l’extinction ».
Articles liés :