Le dérèglement climatique impacte tous les secteurs d’activité, à commencer par l’agriculture. Entre les épisodes de sécheresse à répétition, les tempêtes de grêle ou la propagation des maladies, les cultures de fruits s’annoncent de plus en plus difficiles.
Du fait des maladies agricoles et des conditions météorologiques extrêmes, les oranges semblent se faire plus rares, forçant les producteurs de jus à puiser allègrement dans leurs stocks de fruits congelés pour maintenir la cadence de leurs ventes.
Le Brésil, l’un des principaux producteurs d’oranges à jus
Les principaux producteurs d’oranges à jus se situent dans des régions où le climat est favorable à la culture des agrumes, bénéficiant de températures comprises entre 24°C et 30°C et d’un ensoleillement d’au moins six heures par jour. Les orangers nécessitent également un approvisionnement régulier en eau (idéalement, une pluviométrie annuelle de 1000 à 1500 millimètres). Parmi les principaux producteurs d’oranges à jus :
- Le Brésil (São Paulo)
- Les États-Unis (Floride)
- Le Mexique (Veracruz, Tamaulipas et San Luis Potosí)
- L’Espagne (Valence, Andalousie)
- L’Inde (Maharashtra et Madhya Pradesh).
La météo instable alliée à la maladie des orangers frappe de plein fouet le commerce de jus d’orange
Cette année au Brésil, premier producteur d’oranges à échelle mondiale, la météo instable combinée à une recrudescence de maladies agricoles met à rude épreuve les plantations d’orangers. Et, crise climatique oblige, ces changements ne sont pas près de s’arrêter.
Quelques années plus tôt, c’est la Floride, deuxième producteur d’oranges mondial, qui se voit frappée de plein fouet par des conditions climatiques extrêmes (un ouragan suivi d’une vague de froid intense), dévastant les orangeraies de l’état américain.
Ces pertes considérables font alors peser un poids supplémentaire sur la production brésilienne, les producteurs de jus d’orange du monde entier dépendant essentiellement des cultures du pays latino-américain pour poursuivre leur activité. Sauf que le prix du jus d’orange sur les marchés ne cesse d’augmenter, et n’aurait d’ailleurs jamais été aussi élevé.
L’impact du changement climatique sur la culture de l’orange
Le changement climatique présente un impact significatif sur la culture des agrumes, et notamment des oranges. Parmi ses principales répercussions :
- Températures plus élevées pouvant affecter la croissance des orangers et entraîner une baisse de productivité (stress thermique réduisant la floraison et la nouaison des fruits de l’arbre).
- Stress hydrique : la pénurie d’eau provoquée par le réchauffement et l’augmentation de l’évaporation sont susceptibles d’affecter la taille, la qualité et la quantité des oranges.
- Événements météorologiques extrêmes : les tempêtes, ouragans, inondations et gelées tardives ont pour effet d’endommager les oranges, entraînant des pertes considérables.
- Propagation des maladies : modification de la distribution et de l’abondance des ravageurs et des maladies agricoles (des températures plus élevées favorisent en effet la prolifération de certains insectes nuisibles comme le psylle asiatique des agrumes, vecteur de la « maladie du dragon jaune », ou HLB).
- Changement de qualité des fruits : les variations climatiques ne sont pas à l’abri d’affecter la peau et la teneur en sucre et en acide des oranges, modifiant ainsi leur goût et leurs qualités nutritionnelles.
Le jus d’orange, une boisson dénuée de tout intérêt nutritionnel
Bien qu’essentiel aux yeux de certains consommateurs de petits-déjeuners traditionnels, le jus d’orange industriel ne présente aucun intérêt nutritionnel. Au cours de son processus de fabrication, les oranges subissent une pasteurisation, opération qui consiste à chauffer leur jus à haute température puis le refroidir brusquement de sorte à détruire les bactéries. Cette étape entraîne alors une perte en nutriments, ainsi que la destruction de la vitamine C qui ne résiste pas à la chaleur.
Et contrairement aux oranges entières, le jus d’orange, qu’il soit industriel ou non, ne contient plus aucune fibre. Au contraire, la plupart des jus d’orange du commerce contiennent des sucres ajoutés pour en améliorer la saveur, et des additifs pour prolonger la conservation du produit. Ces conservateurs, souvent synthétiques, achèvent alors de réduire la teneur en minéraux des fruits.
Un indice glycémique élevé
Le jus d’orange, en particulier lorsqu’il est transformé, présente un indice glycémique bien plus élevé qu’une orange entière, pouvant provoquer une augmentation rapide de la glycémie. D’ailleurs, un seul verre de jus d’orange, qu’il soit pressé ou industriel, contiendrait autant de sucres qu’un soda et présenterait un indice glycémique presque aussi élevé que celui du sucre blanc. Résultat : le pancréas est contraint de produire une grande quantité d’insuline, se manifestant par une hypoglycémie plus ou moins légère selon les cas.
D’après une étude menée par des chercheurs de l’Université d’Harvard, plus de 180 000 décès pourraient être attribués aux boissons gazeuses et sucrées, dont les sodas et les jus de fruits. Les pertes ne sont peut-être pas déplorables pour tout le monde…