Jurassic World : Dominion ou « Le Monde d’après » sortira le 8 juin 2022 sur les écrans français, et le 10 juin aux États-Unis. Pour ce troisième et dernier volet de la trilogie, le réalisateur Colin Trevorrow, nous présentera le Giganotosaure (ou Giganotosaurus), le dinosaure antagoniste du film. Que sait-on réellement de cet énorme prédateur ?
Un énorme dinosaure
Le Giganotosaure (à ne pas confondre avec le Gigantosaure, un sauropode moins connu découvert en Angleterre) appartenait à la famille des carcharodontosauridés. Ces dinosaures théropodes évoluaient au niveau de l’actuelle Argentine au début du Crétacé supérieur, il y a environ 99,6 à 97 millions d’années, soit environ trente millions d’années avant le T. Rex.
Découvert en 1995 dans la province de Neuquén, en Patagonie, nous savons grâce à un squelette à 70% complet que ce prédateur était énorme (un second squelette fut ensuite découvert en 1998). En effet, d’après certaines estimations, le Giganotosaure mesurait de treize à quatorze mètres de long et plus de quatre mètres de haut. Giganotosaurus avait également un crâne massif. Celui du spécimen officiellement décrit en 1995, sur lequel l’espèce est basée, mesurait 1,6 m de long.
Côté poids, le calcul de la masse à partir de fossiles est notoirement difficile. Toutefois, une estimation datant de 2007 publiée dans le Journal of Vertebrate Paleontology suggère que le Giganotosaure pouvait peser jusqu’à quinze tonnes. Avec de telles mensurations, Giganotosaurus fut tout bonnement l’un des plus grands carnivores terrestres connus. Il était probablement plus grand et plus lourd que le T. Rex ou que son cousin l’Allosaure.
Un redoutable prédateur
Giganotosaurus évoluait sur deux pattes larges et puissantes. Il était probablement assez agile, équipé d’une queue fine et pointue lui permettant de tenir l’équilibre tout en opérant des virages rapides en pleine course. Les modèles suggèrent que l’animal pouvait courir jusqu’à 50,4 km/h. En comparaison, si nous pensions avant que le T. Rex pouvait courir à plus de 40 km/h, nous savons désormais qu’il n’était pas un grand sprinter même s’il était endurant.
Comme d’autres carcharodontosauridés, Giganotosaurus avait deux bras courts munis de griffes acérées au bout de ses mains à trois doigts. Cependant, les membres antérieurs des carcharodontosauridés sont souvent mal conservés. C’est pourquoi l’anatomie et le rôle précis de ces petits bras ne sont pas encore pas bien compris.
Malgré sa vitesse de pointe, les paléontologues pensent que ce prédateur, qui aurait eu une vision binoculaire, privilégiait la chasse en embuscade. Il s’attaquait principalement à de grands dinosaures. Des fossiles d’Argentinosaurus ayant été découverts près des restes de Giganotosaurus, il est probable que ces carnivores chassaient ces énormes herbivores. En raison de sa taille, il n’avait quant à lui pas de prédateurs naturels.
Chassait-il seul ou à plusieurs ? C’est encore difficile à dire. En 2006, sept fossiles du carcharodontosauridé Mapusaurus ont été trouvés étroitement regroupés dans un seul lit d’os, laissant à penser qu’ils sont morts ensemble parce qu’ils vivaient en groupe. Ces comportements sociaux auraient pu être étendus aux proches parents de Mapusaurus, y compris le Giganotosaure.
Enfin, certaines estimations proposent que ce dinosaure avait une force de morsure plusieurs fois plus faible que celle du T. Rex. Cela suggère que Giganotosaurus aurait pu chasser en infligeant des blessures tranchantes au lieu de mordre. Il était également probablement un carnivore opportuniste, se délectant de carcasses au besoin.