Jupiter se dévoile sous de nouvelles images magnifiques et très étranges

Crédits : Nasa

Près d’un an après l’arrivée de la sonde Juno autour de la géante gazeuse, les premières études scientifiques viennent d’être publiées. Jupiter apparaît comme « un monde complexe, gigantesque et turbulent », très différent de ce que les scientifiques imaginaient.

Ces dernières semaines ont été marquées par les multiples plongeons de la sonde Cassini entre Saturne et ses anneaux. Mais il ne faut pas oublier qu’à quelque 650 millions de km, la sonde Juno passe régulièrement au plus près de la plus grosse des planètes de notre système. Autour de Jupiter, La sonde (de la taille d’un terrain de basket-ball) en est à sa cinquième orbite. Il en restera encore 28 mais pour l’heure, les chercheurs devront déjà analyser ces dernières observations qui « bousculent nos connaissances » sur la géante gazeuse. Les régions polaires, dont les superbes clichés ont été capturés par l’instrument JunoCam, dépeignent une planète encore plus complexe que prévu, notamment sur le fonctionnement de son atmosphère, la nature de son noyau interne et la structure de son champ magnétique, jugés « aussi passionnants que les photos de Jupiter » par Scott Bolton, du South Research Institute.

Le pôle sud de Jupiter (ci-dessous) observé par la sonde Juno alors qu’elle se trouvait à 52.000 km de distance, semble agité par de nombreux cyclones larges d’un millier de kilomètres pour les plus grands. « Les images des régions polaires de Jupiter, jamais vues auparavant, montrent des masses brillantes de forme ovale qui sont notamment très différentes de ce qu’on a pu observer aux pôles de Saturne », écrivent les chercheurs dans Geophysical Research Letters. Rappelons également que des sons étranges avaient été enregistrés dans l’énorme magnétosphère de la planète, qui se contracte et se développe au grès du vent solaire.

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Mais Juno n’a pas parcouru 2,8 milliards de kilomètres dans l’espace pour prendre de jolies images et enregistrer des bruits étranges. La véritable mission de la sonde sera de créer une carte détaillée du géant gazier, permettant aux chercheurs d’en apprendre davantage sur la façon dont les planètes de notre système solaire, y compris la Terre, se sont formées voilà 4,5 milliards d’années. La sonde a également recueilli des données sur la structure intérieure, l’atmosphère et le champ magnétique de Jupiter avec ses huit instruments. La véritable surprise venait de sous les nuages, quand Juno a mesuré la structure thermique de l’atmosphère jovienne.

En irradiant l’atmosphère profonde de micro-ondes, les données ont en effet révélé des panneaux d’ammoniaque étranges provenant de l’équateur, formant des systèmes météorologiques géants qui s’étendent bien au-delà sous les nuages. « Cette météorologie complexe ressemble à une version plus profonde et plus large des courants d’air qui s’élèvent de l’équateur terrestre et génèrent les alizés« , a déclaré Bolton. Concernant le champ magnétique de la géante, là encore une surprise. Les données recueillies par Juno révèle que celui-ci serait finalement deux fois plus fort que prévu par les modèles. La région examinée par a sonde était environ 10 fois plus puissante que le champ magnétique terrestre.

Jupiter n’a donc pas fini de nous surprendre. La NASA annonce par ailleurs que « le prochain survol rapproché est prévu le 11 juillet« . La sonde passera alors directement « au-dessus du phénomène le plus remarquable de tout le système solaire, que connaissent tous les écoliers, à savoir la grande tache rouge de Jupiter« , a indiqué Scott Bolton. « Si quelqu’un va expliquer l’énigme de ce qui se trouve sous ce gigantesque tourbillon, c’est Juno et ses instruments capables de pénétrer ces épaisses couches nuageuses« , a-t-il assuré.

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