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Dans le système jovien, Juno se rapproche de Ganymède

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Crédits : Kevin Gill / Flickr

La sonde américaine Juno se prépare à « flirter » avec la plus grande lune du Système solaire : Ganymède. Il s’agit d’une première en vingt ans. Ce survol permettra aux chercheurs de faire de nouvelles analyses de l’objet, préparant au passage la prochaine génération de missions vers le système jovien.

Un survol très attendu

Ce lundi 7 juin, la sonde Juno passera à un peu plus de mille kilomètres de la surface de Ganymède. La dernière fois qu’un vaisseau s’était autant approché de la plus grande lune de Jupiter, c’était le 20 mai 2000, avec la sonde américaine Galileo. Ce nouveau « flirt » jovien doit permettre à la NASA de prendre de nouvelles images en haute résolution de l’objet grâce à la JunoCam. Ces dernières seront comparées à celles des missions précédentes pour déterminer d’éventuels changements dans les caractéristiques de surface.

En raison de la vitesse du survol (19 kilomètres par seconde), la sonde n’aura le temps de prendre que cinq photos maximum. Deux autres survols sont également prévus la semaine prochaine.

Les chercheurs prévoient également d’effectuer de nouvelles analyses de la composition de sa croûte. « La coquille de Ganymède a des régions claires et sombres, ce qui suggère que certaines zones peuvent être de la glace pure tandis que d’autres contiennent de la glace sale« , note Scott Bolton, du Southwest Research Institute de San Antonio. Ces travaux permettront de mieux comprendre le processus de renouvellement de glace de la lune au fil du temps.

Il sera également question d’appréhender l’ionosphère de la lune (la couche externe d’une atmosphère) grâce aux longueurs d’onde radio des bandes X et Ka de la sonde. « Alors que Juno passera derrière Ganymède, les signaux radio traverseront sa ionosphère, provoquant de petits changements dans la fréquence qui devrait être captés par les antennes du Deep Space Network en Australie« , Dustin Buccino, du JPL. En mesurant ces changements, les chercheurs pourront peut-être comprendre le lien entre l’ionosphère de Ganymède, son champ magnétique intrinsèque et la magnétosphère de Jupiter.

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Comparaison des tailles de la Terre, de la Lune et de Ganymède. Crédits : CWitte

Préparer l’avenir

En plus de faire entrer l’exploration de Ganymède dans le 21e siècle, ces nouveaux survols aideront à préparer la prochaine génération de missions vers le système jovien.

Cette prochaine génération implique deux missions principales. La première, Jupiter Icy Moon Explorer (JUICE), développée par l’Agence spatiale européenne (ESA), sera lancée en 2022. La sonde fera des survols répétés des lunes Callisto, Europe et Ganymède avant de se placer en orbite autour de cette dernière dès 2032 pour une étude plus approfondie.

La seconde, Europa Clipper, développée par la NASA, se concentrera davantage sur la lune Europe. Il est prévu que la sonde soit lancée en 2024 à bord d’un lanceur privé pour une arrivée prévue en 2029 ou 2030.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.